À l’issue de sa tournée à la prison centrale de Libreville, ce 24 juin 2025, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et chargé des Droits humains, Dr Séraphin Akure-Davain, a annoncé une série de mesures concrètes pour réformer en profondeur le système judiciaire.
Selon les chiffres avancés, sur environ 3 500 détenus, seuls 500 à 600 ont été jugés. Autrement dit, près de 75 % des pensionnaires se trouvent en détention préventive prolongée. Une situation que le ministre qualifie de « problématique » et qu’il entend corriger rapidement.
Le ministère a ainsi prévu l’organisation imminente de nouvelles sessions criminelles à travers tout le pays. Une réunion nationale avec les procureurs généraux a déjà eu lieu, et les moyens nécessaires ont été mobilisés par l’État pour lancer ces sessions dans les prochaines semaines.
La dynamique de réforme est déjà enclenchée. Onze détenus ont été libérés en début de semaine, et une centaine d’autres l’avaient été il y a deux mois, à la suite du réexamen de leurs dossiers. Le ministère a également mis en place une commission dédiée à la régularisation et à l’harmonisation des services judiciaires » prisons, greffes, parquets » afin d’éviter les erreurs administratives fréquentes.
Pour le Dr Akure-Davain, il ne s’agit pas de simples ajustements, mais d’un véritable chantier. « Les sessions criminelles sont rares, coûteuses. Il faut les rendre plus fréquentes, plus efficaces », a-t-il souligné. L’objectif est de réduire les délais de jugement, de désengorger les prisons et de garantir un traitement plus humain des détenus.
Le ministre prévoit de visiter, dans les prochains jours, les établissements pénitentiaires des capitales provinciales ainsi que les tribunaux. Cette démarche vise à établir un diagnostic précis de la situation afin d’orienter la programmation budgétaire des investissements.
En quittant la prison centrale de Libreville, le ministre s’est dit « satisfait » des efforts déjà entrepris et a salué « la volonté et la détermination » des responsables sur le terrain. Cette visite marque ainsi le début d’un engagement fort du ministère pour remettre la justice au cœur de l’État de droit.
N. M