Affaire Sylvia-Nourrddin: Me Gisèle Eyue Bekalé attendue par le procureur de Libreville

La scène judiciaire gabonaise est en émoi, alors que le dossier de Maître Gisèle Eyué Békalé, avocate de Sylvia et Nourredin Bongo, prend un tournant inattendu. Initialement absente des convocations de la Direction Générale des Recherches (DGR), l’avocate sera finalement entendue au Bureau du Procureur de la République dans les jours à venir. Ce développement, bien que surprenant, s’inscrit dans un cadre plus large de préservation de l’image de la profession d’avocat et de respect des procédures judiciaires.

La décision de convoquer Maître Gisèle Eyué Békalé au Bureau du Procureur fait suite à une requête du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Gabon, Maître Raymond Obame Sima. Dans une correspondance soigneusement rédigée, le Bâtonnier a exprimé des préoccupations légitimes concernant l’image de la profession. Il a proposé que l’audition de sa consœur se déroule à la Maison de l’Avocat, un lieu symbolique et respecté, ou, à défaut, directement dans le bureau du Procureur. Cette demande vise à éviter toute confusion pour le public, qui pourrait associer la présence d’un avocat à la DGR, souvent perçue comme un lieu de détention préventive.

Le Procureur de la République, après une réflexion approfondie, a accepté cette requête, soulignant que cette décision ne remet pas en cause la procédure en cours. Au contraire, elle reflète un souci d’apaisement et de respect des formes, une démarche saluée par de nombreux acteurs du milieu judiciaire. « On accueille avec satisfaction cette mesure d’apaisement qui démontre la bonne collaboration entre le Bâtonnier et le Procureur », a déclaré un avocat anonyme, soulignant l’importance de la communication et du respect mutuel dans le système judiciaire.

L’affaire Maître Gisèle Eyué Békalé n’est pas sans controverse. Soupçonnée d’avoir participé à la diffusion de vidéos filmées lors des auditions de Nourredin Bongo Valentin, la situation est d’autant plus complexe que ce dernier a reconnu être l’unique auteur de cette diffusion. La dualité de la situation soulève des questions sur la responsabilité des avocats et leur rôle dans la préservation de la confidentialité des procédures judiciaires.

Cette affaire, qui continue de polariser l’opinion publique et les milieux judiciaires, est également marquée par l’absence des principaux accusés, Sylvia et Nourredin Bongo, qui se trouvent actuellement en exil à Londres. Leur procès, prévu du 10 au 14 novembre 2025 à Libreville, pourrait se dérouler sans leur présence, ce qui soulève des interrogations quant à la légitimité et l’équité du processus judiciaire.

L’audition de Maître Gisèle Eyué Békalé, qui se déroulera en présence de ses avocats et d’un représentant du Conseil de l’Ordre, est d’une importance capitale. Ce cadre garantit non seulement le respect des règles encadrant la profession d’avocat, mais permet également à la justice de poursuivre ses investigations dans un environnement propice. La façon dont cette audition sera menée pourrait avoir des répercussions significatives sur le procès à venir.

Les implications de cette affaire vont au-delà des individus concernés. Elles touchent à la perception du système judiciaire gabonais et à la crédibilité des avocats dans l’exercice de leur fonction. Le respect des droits de la défense et la préservation de l’image de la profession sont des enjeux cruciaux qui méritent une attention particulière.

Le dossier Maître Gisèle Eyué Békalé est emblématique des défis auxquels le système judiciaire gabonais fait face. La décision du Procureur de l’entendre dans un cadre respectueux témoigne d’un désir d’équilibre entre la nécessité de justice et le respect des normes professionnelles. Alors que le procès de Sylvia et Nourredin Bongo approche, l’audition de Maître Eyué Békalé pourrait bien devenir un moment charnière dans cette affaire déjà complexe.

Dans un contexte où la confiance du public en la justice est souvent mise à l’épreuve, il est essentiel que toutes les parties prenantes agissent avec intégrité et transparence. La justice ne doit pas seulement être rendue, mais elle doit également être perçue comme telle par ceux qu’elle sert. La route vers la vérité est semée d’embûches, mais avec des acteurs engagés et responsables, il est possible d’espérer un dénouement juste et équitable.

Aymard. L

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