Le rideau tombe pour Nazih. L’activiste libanais, connu pour ses provocations virulentes en ligne, a été arrêté le 1er août à Beyrouth. Les autorités libanaises invoquent des « actes nuisibles aux relations bilatérales entre le Liban et le Gabon« . Une affaire aux répercussions diplomatiques sérieuses.
Nazih Marwan Al-Azzi, 25 ans, n’est pas un inconnu. Résidant jusqu’à récemment au Gabon, il s’était bâti une réputation sulfureuse sur les réseaux sociaux. Insultes, vidéos à charge, attaques personnelles. Il visait tout le monde. Même les services secrets gabonais, la très redoutée DGSS, n’étaient pas épargnés.
Mais c’est un chantage présumé qui a scellé son sort. Selon la télévision nationale gabonaise, Nazih aurait exigé 6 milliards de FCFA au président Brice Clotaire Oligui Nguema. En échange de Son silence sur des « secrets » capables, selon lui, de faire vaciller le pouvoir.
L’affaire dépasse la simple querelle politique. La Sûreté générale du Liban, dans un communiqué, évoque des comportements « susceptibles de compromettre les intérêts de la communauté libanaise au Gabon ». Une diaspora influente, bien implantée dans les secteurs stratégiques du pays.
Les excès de Nazih ne mettent pas seulement en danger sa personne. Ils menacent aussi les liens économiques et politiques entre Beyrouth et Libreville.
Nazih sera très probablement extradé vers le Gabon. Un procès pourrait suivre. S’il a lieu, il attirera les regards. L’activiste affirme détenir des révélations explosives. Mais ses méthodes, chantage, insultes, contradictions entachent sa crédibilité.
Il se présentait comme un soutien du président gabonais. Il affirme avoir été arrêté par la DGSS. Puis relâché. Ensuite, il prend la fuite et multiplie les attaques contre le régime. Double jeu ? Stratagème d’autopromotion ? Ou réelle menace politique ?
Le cas Nazih rappelle une vérité simple. Dans certaines régions du monde, la parole a un prix. Et les excès virtuels peuvent avoir des conséquences bien réelles. Jouer avec le feu, même en ligne, peut se solder par une arrestation… ou pire.
Nazih voulait faire trembler un pays. C’est lui, aujourd’hui, qui risque la chute.
Edouard Dure