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AKANDA : QUAND LES CHIFFRES PARLENT PLUS FORT QUE LA CNOCER

Ce lundi 29 septembre 2025, la scène politique gabonaise a vécu un tournant. Dans le 2ᵉ arrondissement de la commune d’Akanda, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, candidat de l’Union nationale, a rompu le silence. Il dénonce une tentative de falsification électorale orchestrée, selon lui, par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER).

La CNOCER avait initialement placé Franck Joseph Fernand Guéma en tête. Il devait affronter Ntoutoume Ayi au second tour. Mais le candidat de l’Union nationale a brandi les procès-verbaux de 54 bureaux de vote. Et ces documents racontent une tout autre histoire.

Selon ces PV, le taux de participation réel serait de 29,66%, contre 16,88% annoncé par la CNOCER.

Le nombre de votants grimpe à 8 034, soit près du double de celui proclamé officiellement.

Pascal Franck Nzendongze (UDB) sortirait premier avec 1 699 voix. Et non pas troisième.

Autrement dit, les résultats officiels ne reflètent pas les chiffres présents dans les PV remis aux représentants des candidats. L’écart dépasse les 3 600 votants. Un gouffre.

Ntoutoume Ayi ne s’est pas contenté de protester. Il a déroulé un argumentaire précis, documenté, citant l’article 155 du Code électoral. Il accuse  « On veut voler l’élection« . Puis il prévient  « Je ne participerai pas à une mascarade. »

En arrière-plan, le souvenir du 30 août 2023 pèse lourd. Les militaires avaient justifié leur coup d’État par des fraudes massives. Ntoutoume Ayi agite cet avertissement  « On ne recommence pas ça. »

Mais quelques heures plus tard, coup de théâtre. Le ministre de l’Intérieur revient sur les résultats. Et au deuxième arrondissement de la commune d’Akanda, le classement change. La CNOCER annonce désormais un second tour entre, Pascal Franck Nzendongze (UDB) et Jean Gaspard Ntoutoume Ayi (UN)

Le candidat indépendant Franck Guéma, relégué en troisième position, conteste à son tour. Il annonce saisir la Cour constitutionnelle.

Cet épisode révèle une chose, la crédibilité du système électoral gabonais reste fragile. Le fait qu’un citoyen doive publier les vrais résultats pour rétablir la vérité est en soi un échec institutionnel.

La CNOCER a reculé. C’est rare. Et c’est un signal. La pression citoyenne et médiatique peut faire reculer les lignes. Mais aussi, sans vigilance, la fraude passe. Cette fois, elle a été stoppée net.

Le second tour s’annonce tendu. Les regards seront braqués sur Akanda. Ce scrutin devient un test de transparence pour le pouvoir et pour les institutions.

Car ici, il ne s’agit pas seulement d’élire un député. Il s’agit de sauver la confiance dans les urnes.

Jean 1er

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