Affaire Bongo : Sylvie Valentin et Nourredine Bongo obtiennent une liberté provisoire pour raisons médicales

Nouveau rebondissement dans l’affaire retentissante qui secoue l’ancien régime gabonais. Sylvie Marie Aimée Valentin, épouse de l’ex-président Ali Bongo Ondimba, et son fils Nourredine Bongo Valentin ont été remis en liberté provisoire ce mercredi 14 mai, pour raisons médicales.

L’annonce a été faite ce vendredi par le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, lors d’un point de presse dans la capitale.

« La liberté est le principe, la détention l’exception. Cette décision s’inscrit dans le strict respect du Code de procédure pénale, notamment de ses articles 132 et 143 », a-t-il déclaré.

Il a toutefois précisé que cette mesure d’ordre humanitaire ne mettait pas fin à la procédure judiciaire, qui se poursuivra jusqu’à la tenue d’un procès équitable.

La décision émane de la Première Chambre d’Accusation Spécialisée, saisie après le dépôt de deux demandes de mise en liberté, accompagnées de certificats médicaux. Ces documents ont été établis par le médecin-chef de la prison centrale de Libreville et par le médecin général Jean-Raymond Nzenze, de l’Hôpital d’Instruction des Armées Omar Bongo Ondimba.

L’Agence judiciaire de l’État, également saisie par le parquet général, ne s’est pas opposée aux demandes, invoquant des raisons humanitaires.

Sylvie Valentin et Nourredine Bongo figurent parmi les treize personnes inculpées depuis septembre 2023 pour des infractions présumées graves : détournement de fonds publics, blanchiment, corruption, faux, usurpation de fonctions, entre autres. Des faits réprimés par les articles 48, 49, 101, 109-1, 112-3, 115, 116, 117, 133, 193, 194, 312 et 380 du Code pénal gabonais.

Le 10 avril, le juge d’instruction spécialisé avait rendu une ordonnance de non-lieu partiel, de requalification et de transmission du dossier au parquet. Ce dernier l’a transmis à la Chambre d’Accusation le 28 avril pour la suite de la procédure.

C’est le 12 mai que l’avocate Me Gisèle Eyue Bekale a introduit une demande de mise en liberté, appuyée par les certificats médicaux. La réponse favorable des autorités judiciaires est intervenue deux jours plus tard.

Dans un contexte de refondation de l’État de droit au Gabon, cette affaire reste étroitement suivie par l’opinion publique, tant pour ses implications judiciaires que politiques. Le procès à venir pourrait marquer un tournant décisif dans la volonté affichée du nouveau pouvoir de rompre avec les pratiques du passé.

Edouard Dure

Please follow and like us:
Pin Share

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *