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Axel Jesson Ayenoue quitte la « mairie du bonheur » : neuf ans de proximité au service du 4ᵉ arrondissement

Après neuf années à la tête du 4ᵉ arrondissement de la Commune de Libreville, Axel Jesson Ayenoue s’apprête à tourner une page importante de sa carrière politique. Dans un entretien empreint d’émotion, le délégué spécial revient sur un mandat marqué par la proximité avec les populations et un engagement constant, malgré les contraintes liées à la décentralisation.

« Nous sommes satisfaits de ce que la parole présidentielle a été respectée avec rigueur depuis le 30 août », déclare-t-il d’emblée, évoquant la transition institutionnelle qui s’achève avec la mise en place des dernières structures de la septième République. Mais au-delà des considérations nationales, c’est surtout son action locale qui retient son attention lorsqu’il évoque ces années passées à la « mairie du bonheur », surnom affectueux donné par les habitants.

Loin de tout regret, Axel Jesson Ayenoue exprime un sentiment de satisfaction. « J’ai accompli ce que je pouvais et ce que je devais accomplir », affirme-t-il. Si les ambitions étaient grandes, les moyens humains, techniques et financiers ont souvent manqué. L’absence réelle de décentralisation a constitué un frein majeur. « On m’empêchait de faire beaucoup plus et beaucoup mieux », reconnaît-il sans amertume.

Malgré ces obstacles, le bilan demeure tangible. La proximité avec les populations a été le fil conducteur de son mandat. Lors des inondations récurrentes, il était sur le terrain avec ses équipes pour construire des passerelles et aménager des dispositifs de prévention. En cas d’incendie, la mairie multipliait les campagnes de sensibilisation. Le délégué spécial s’est également imposé comme un médiateur, réglant les différends entre voisins et apaisant les tensions entre opérateurs économiques et riverains.

Son cheval de bataille reste la propreté. « Nous nous sommes vraiment battus », souligne-t-il en évoquant la création d’une entreprise de jeunes chargée du balayage et du curage des caniveaux. Cette initiative a permis de sortir plusieurs jeunes du chômage et a valu au 4ᵉ arrondissement le premier prix de l’arrondissement le plus propre de Libreville. Une fierté pour celui qui a fait de la salubrité publique une priorité.

L’état civil a également connu des améliorations notables. Légalisations accélérées, délivrance facilitée des actes de naissance et de décès, mariages célébrés dans une ambiance empreinte d’humanité. « Ce qui m’a le plus touché, c’est l’amour des gens pour le maire du bonheur », confie-t-il. Être au cœur des joies comme des difficultés des couples, croiser des regards reconnaissants, autant de souvenirs qui resteront gravés dans sa mémoire.

Axel Jesson Ayenoue a aussi mené un combat préventif contre la violence en milieu scolaire, bien avant que le sujet ne devienne une urgence nationale. Aux côtés d’artistes, de sportifs et d’influenceurs tels que Manitou, Créole, Diboty, Émeraude, Le Wiise ou Géraldine Robert, il a sillonné les établissements du 4ᵉ arrondissement pour sensibiliser les jeunes aux dangers des réseaux sociaux et à la non-violence. « Les enfants étaient très réceptifs », se souvient-il.

Concernant les marchés anarchiques, il reconnaît les limites de son action, faute de pouvoir réel sur ces espaces informels. Il a néanmoins échangé avec les commerçantes, les conseillant sur l’hygiène et la législation, et les aidant parfois à obtenir des fonds de commerce. « On a toujours été proches des populations », résume-t-il simplement.

Au moment de partir, il adresse un message empreint de sagesse à ses collaborateurs et à ses successeurs : « Soyez respectueux, serviables et rigoureux. L’usager doit toujours être traité avec dignité et célérité. » Et de rappeler un principe fondamental : « Les hommes passent, mais l’administration demeure. »

En quittant la « mairie du bonheur », Axel Jesson Ayenoue laisse l’image d’un homme de terrain, attaché à sa population, qui aura tenté, avec les moyens du bord, de faire du 4ᵉ arrondissement un espace de vie agréable et solidaire. Une page se tourne, mais l’héritage, lui, reste.

À. M

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