C’est parti pour un mois de débats. Ce mardi 2 septembre, à Libreville, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a ouvert sa deuxième session ordinaire de 2025. Deux urgences sont au cœur des travaux, l’eau et le logement, des réalités que vivent des millions de Gabonais au quotidien. L’objectif affiché est de proposer des solutions concrètes, au-delà des constats.
La cérémonie d’ouverture, marquée par l’hymne national interprété par la fanfare de la Gendarmerie nationale, s’est tenue dans l’enceinte du CESE, en présence du Vice-Président du Gouvernement, de membres du gouvernement, du corps diplomatique, des institutions nationales et internationales, ainsi que des membres du Conseil.
« Notre mission, c’est d’éclairer les choix de l’État », a affirmé la présidente du CESE, Solange Marthe Guiakie, dans un ton ferme.
Première urgence : l’eau
Malgré ses abondantes ressources hydriques, plus de 12 000 cours d’eau et une pluviométrie annuelle moyenne de 2 000 mm, le Gabon fait face à de fortes inégalités d’accès à l’eau potable. De nombreux réseaux sont vétustes ou inexistants.
Le CESE préconise une approche intégrée, selon le modèle Nexus (eau, énergie, alimentation, environnement), recommandé par l’Union des Conseils Économiques et Sociaux Francophones (UCESIF). L’objectif est de faire de l’eau une ressource stratégique et durable, au service de la population, de l’agriculture, de l’énergie et des écosystèmes.
Deuxième dossier majeur : le logement
L’urbanisation rapide, l’insécurité foncière et le manque de logements adaptés persistent, malgré les nombreuses réformes engagées. La présidente du CESE a souligné la fracture entre l’action publique et les attentes citoyennes, appelant à une réforme pragmatique et ambitieuse du cadre foncier.
« Le titre foncier est un facteur de dignité et de richesse », a-t-elle rappelé. Elle propose de simplifier les procédures, réduire les coûts et faciliter l’accès aux terrains viabilisés, afin que chaque citoyen puisse construire dans de bonnes conditions. Elle insiste aussi sur l’éducation foncière, essentielle pour prévenir les conflits liés à la terre.
La présidente a salué la dynamique impulsée par le Chef de l’État, qu’elle a qualifié d’homme d’action engagé pour le développement structurant du pays.
Tout au long du mois, auditions, débats et travaux de fond permettront d’aboutir à des recommandations concrètes à l’intention du Président de la République et du Parlement.
« Entre l’impuissance et l’action, nous faisons le choix de l’action », a-t-elle déclaré, appelant à la responsabilité collective et à l’unité nationale pour faire de cette session un levier de transformation.
En conclusion, elle a réaffirmé l’importance de l’action collective au service de la Cinquième République et du bien-être des Gabonais.
« Le développement est un processus matériel, certes, mais il est aussi humain », a-t-elle rappelé, citant le Maréchal Lyautey « La joie de l’âme, c’est l’action. »
Avec cette session, le CESE entend poser les bases d’un dialogue plus fort, plus utile à la nation.
Ethan De Sillon