Face à la dérive inquiétante de la CCAIMAG, laissée à l’abandon depuis près de 16 ans, le président du Conseil Gabonais du Patronat tire la sonnette d’alarme. Dans un appel pressant à ses pairs, il plaide pour une mise sous administration provisoire urgente, afin de redonner une direction claire à cette institution, pilier de l’économie nationale. Il est encore temps d’éviter le naufrage.
Mes chers collègues Chefs d’entreprises,
C’est un constat d’une tristesse accablante, mais il est pourtant bien réel ! La première institution économique du pays : la Chambre de Commerce et d’industrie du Gabon vielle de près de 89 ans : comme un navire dans la tempête.
Tel un bouchon qui flotte sur l’océan au gré des vents et des courants, soumise à toutes les tempêtes venant des mutations économiques et commerciales que connait le monde devenu un village planétaire.
La CCAIMAG ressemble aujourd’hui à un navire en pleine tempête, sans cap, prenant de l’eau de toutes parts, trop chargé inutilement, avec un équipage sans espoir et à bout de souffle, et surtout avec un commandement désespéré et démotivé. Le risque de mutinerie ou de naufrage n’est pas loin.
Que faire ? Comme dans le cas d’un navire à la dérive, il y a trois choses urgentes à faire, qu’il faut mener simultanément :
Donner un cap au bateau CCAIMAG, ce qui permet, d’une part, de redonner confiance à l’équipage et, d’autre part, de lui montrer l’ile ou le port à atteindre dans la tempête, afin de la motiver à se battre, à donner un sens au combat collectif, un espoir.
« Il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où il va » disait Sénèque.
Il faut ainsi redonner à la CCAIMAG une ambition collective, une vision indispensable pour que les entreprises sachent pourquoi elles doivent se battre.
Quant au capitaine, il doit être visionnaire et orienter l’avenir. A quoi bon les efforts si on ne sait pas pourquoi on rame ? C’est l’essentiel pour les entreprises avec lesquelles il est impératif de partager objectifs de croissance et amélioration de la productivité.
Vider l’eau dans les cales, qui alourdit le bateau CCAIMAG (poids des déficits de management, de la dette, des charges, d’absence d’intelligence économique… etc.), pour alléger et retrouver flottaison et manœuvrabilité (retrouver de la compétitivité et de l’agilité).
Pour le capitaine, il faut être courageux et faire des choix ! Et faire confiance à son équipage : ce sont souvent des hommes de terrains qui peuvent appuyer le plus de solutions, redonner un rôle moteur à la base.
Redonner confiance au commandement et à l’équipage : les encourager, les motiver, car ce sont eux qui font fonctionner le bateau.
La morale de cette histoire, c’est que le bateau n’a aucune chance de survie, notamment dans la tempête ou face à l’ennemi, sans commandement, chevronné et aguerri, capable à la fois de motiver l’équipage, de donner des ordres, de faire des choix, de manœuvrer le bateau et de le conduire à bon port par tous les temps et toutes les conditions de mer.
Francis Jean Jacques EVOUNA
Président du Conseil Gabonais du Patronat
La rédaction