La conférence de presse tenue ce jeudi par la Présidence de la République marque un tournant dans la communication de l’État. Sobriété, clarté, précision : tous les ingrédients d’une parole publique maîtrisée étaient réunis. Une première sortie remarquée pour l’équipe de communication dirigée par Patricia Lydie Mouelet, récemment nommée Conseiller spécial, chef du service Communication de la Présidence de la République. Une communication ambitieuse, dense mais limpide, à l’image du projet politique du Président de la République, Chef du Gouvernement, qui vise à refonder l’État gabonais.
L’un des temps forts de l’intervention de Théophane Nzame-Nze Biyoghe, Conseiller spécial et Porte-parole de la Présidence, fut le retour sur la visite d’État du Président Brice Clotaire Oligui Nguema à Malabo, survenue dans le contexte d’un jugement historique de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant le différend frontalier avec la Guinée équatoriale. Plutôt que d’adopter une posture victimaire, le Chef de l’État a privilégié le dialogue, la fraternité et le partenariat. Le résultat est tangible, la création d’un comité bilatéral d’experts et une série d’accords sectoriels, couvrant des domaines allant de la santé à la défense. Une diplomatie apaisée, responsable, lucide.
Autre signal fort, la suspension unilatérale de l’Accord de pêche durable avec l’Union européenne. Une décision courageuse, affirmant la volonté du Gabon de reprendre le contrôle de ses ressources marines. « Trop de déséquilibres, trop peu de bénéfices, trop de risques environnementaux », résume sobrement le porte-parole.
Sur le plan intérieur, la conférence a permis de dresser un premier bilan du nouveau mandat présidentiel. Avec la SEEG dans le viseur, un plan d’investissement d’un millier de milliards de francs CFA est lancé. Les délestages reculent à Libreville, une nouvelle équipe est nommée, des objectifs clairs sont fixés, et un délai de six mois est donné pour redresser la situation. Les attentes sont énormes.
Mais la véritable révolution est peut-être dans la méthode. La gouvernance change. Rgueur, efficacité, éthique. La circulaire présidentielle du 8 mai impose à chaque ministre une obligation de résultats. Fini le pilotage à vue, place à l’action. La Présidence reprend la main. Et le message passe.
Autres faits majeurs, celui de l’interdiction d’exporter du manganèse brut d’ici 2029, et celle d’importer du poulet de chair d’ici 2027. Deux décisions symboliques qui rompent avec la dépendance économique passée. Elles visent à stimuler l’industrie locale, créer de l’emploi et renforcer la sécurité alimentaire. L’État mise sur la transformation locale et la souveraineté économique. Une politique industrielle, enfin.
À cela s’ajoutent la création de cinq fonds stratégiques et l’adoption d’un projet de loi sur les partis politiques. Les premiers visent à structurer les investissements dans des secteurs clés, le second à assainir le paysage démocratique et à mettre fin à la prolifération partisane dénuée de contenu.
Mais au-delà des annonces, c’est la forme qui frappe. Un ton maîtrisé, une parole ferme mais ouverte, un souci constant d’explication. Loin des discours creux, cette conférence marque le retour d’un État qui parle vrai.
La touche Patricia Lydie Mouelet se fait sentir. Articulation fluide, mots choisis, mise en perspective des enjeux, sans langue de bois. Une communication politique qui ne se contente pas d’informer, mais qui éclaire, justifie, rend compte. Et qui insuffle un souffle nouveau au discours institutionnel. À l’exemple du programme de déguerpissement des populations installées derrière l’Assemblée nationale, à plaine Orety et derrière l’ambassade de Russie, les autorités ont tenu à rassurer que les services compétents sont à pied d’œuvre pour garantir que les droits légitimes des compatriotes concernés soient pleinement pris en compte tout au long du processus.
Le Président de la République affiche clairement ses ambitions et les assume pleinement. Cette conférence de presse, première grande intervention de la nouvelle équipe de communication, constitue une réussite tant sur le fond que sur la forme. Le ton est donné à travers un discours clair, cohérent et porteur d’une véritable vision. La machine républicaine est en marche. Il reste désormais à traduire cette parole en actes et à transformer les intentions en résultats concrets. Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema s’engage à bâtir un nouveau Gabon, avec et pour les Gabonais, dans un pays réconcilié avec lui-même, où il fait bon vivre, dans un climat de quiétude et de sécurité.
Edouard Dure
