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Coopération France-Gabon : Oligui Nguema demande la restitution des richesses pillées

L’atterrissage d’Emmanuel Macron à l’aéroport Léon-Mba, ce dimanche 23 novembre 2025, s’est fait sous les acclamations mais aussi sous une pression politique palpable. Au Gabon, la visite du président français n’a rien d’une simple séquence diplomatique. Elle est perçue comme un test pour une relation bilatérale longtemps marquée par l’opacité et les non-dits.

Depuis son arrivée au pouvoir en août 2023, le Général-Président Brice Clotaire Oligui Nguema a entrepris une vaste opération de moralisation de la vie publique. Un chantier titanesque dans un pays encore secoué par les affaires de corruption et les détournements de fonds qui ont marqué la fin de l’ère Bongo. La population, assoiffée de transparence et de justice, attend désormais des résultats et un soutien international à la hauteur des enjeux.

Face à Emmanuel Macron, le chef de l’État gabonais n’a pas mâché ses mots. Dénonçant une « dette abyssale héritée d’une gestion irresponsable », il a rappelé que la reconstruction du pays passe par la récupération des richesses soustraites au peuple. La charge, suivie d’une salve d’applaudissements, visait clairement les années de prédation institutionnalisée.

Mais c’est son appel frontal à la coopération française qui a marqué les esprits « Nous sollicitons une coopération judiciaire renforcée pour que les décisions de justice gabonaises soient appliquées et que les fonds détournés reviennent au peuple gabonais. »

Derrière cette déclaration se cache un dossier explosif. Des comptes bancaires, des biens immobiliers et des avoirs placés en France sont au cœur d’enquêtes gabonaises. Libreville réclame le gel et la restitution de ces fonds, l’exécution des mandats émis par sa justice et un partage d’informations sur les enquêtes financières transnationales. Sans le concours de Paris, nombre de ces procédures demeurent hors de portée.

Pour le Gabon, il ne s’agit pas seulement de solder les comptes du passé : les fonds récupérés pourraient financer des infrastructures vitales, écoles, hôpitaux, routes, services publics et symboliser la reprise en main souveraine d’un pays décidé à tourner la page des passe-droits.

Les prochains mois diront si l’amitié franco-gabonaise se conjugue désormais avec transparence… ou avec silence.

Jean 1er

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