À Libreville, la rencontre entre Brice Clotaire Oligui Nguema et Emmanuel Macron a marqué un nouveau tournant de la coopération Franco gabonaise:. Le Gabon veut désormais transformer ses ressources chez lui, pour lui, et redéfinir les règles d’un partenariat plus équilibré avec la France.
Le 23 novembre 2025, le Palais Rénovation a accueilli un tête-à-tête entre les présidents gabonais et français. Après la cérémonie d’accueil, Brice Clotaire Oligui Nguema et Emmanuel Macron ont engagé des discussions franches autour d’un objectif commun celui de remettre au goût du jour une coopération bilatérale fondée sur la modernisation, la transparence et la valeur ajoutée locale.
La signature d’un protocole d’accord portant sur une Convention de crédit de l’AFD, financée par l’Union européenne, est venue sceller ce moment. Cette enveloppe doit permettre de sécuriser et moderniser le Chemin de Fer Transgabonais, un outil stratégique pour dynamiser l’économie nationale.
Face aux représentants français, le président gabonais a réaffirmé sa vision. L’ère où le pays exportait massivement ses matières premières sans les transformer doit toucher à sa fin. Le Gabon veut devenir producteur, mais aussi transformateur, et maîtriser davantage la chaîne de valeur. Une orientation cohérente avec les exigences de bonne gouvernance et de rigueur prônées par les institutions internationales.
Le Chef de l’État a également lancé un appel appuyé au groupe Eramet, l’invitant à honorer ses engagements en matière de transformation du manganèse. Une étape jugée essentielle pour créer davantage d’emplois qualifiés, et répondre aux aspirations d’une jeunesse qui réclame sa part du développement national.
Emmanuel Macron, pour sa part, a félicité les autorités gabonaises pour les réformes structurelles engagées et a assuré que la France continuerait à accompagner cette nouvelle dynamique. Il a mis en avant plusieurs axes de coopération renforcée notamment, gestion des déchets, infrastructures, projets industriels, valorisation des ressources minières, ainsi qu’un volet défense profondément renouvelé. Celui-ci prévoit la mise en place d’écoles à vocation régionale et d’une Académie nationale de protection environnementale tournée vers la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal.
De part et d’autre, les deux dirigeants ont insisté sur la volonté de construire un partenariat d’égal à égal, tourné vers des résultats concrets et le long terme, loin des schémas anciens.
Si les ambitions sont posées et les engagements réaffirmés, l’enjeu sera désormais de transformer ces promesses en réalisations tangibles. Car c’est sur le terrain, bien plus que dans les salons feutrés du Palais Rénovation, que s’écrira la crédibilité de ce nouveau chapitre Libreville–Paris.
Jean 1er
