La manucure ambulante: un geste à risque!

En plein carrefour, dans un maquis ou devant l’épicerie. On voit les coupeurs d’ongles ambulants en œuvre. Le geste n’est pas anodin. Il peut y avoir des incidences sur la santé.

Souvent banales, parfois sérieuses le risque infectieux est loin d’être négligeable lorsqu’on se fait tailler les ongles par un ambulant. Une toute petite incision dans la peau ou sous l’ongle peut favoriser la pénétration d’une bactérie ou d’un virus que ce soit celui de l’hépatite B ou C, voire du VIH Sida…

Les nigériens, la plus part d’entre eux font leur fonds de commerce et source de revenus, au détriment de la santé des clients. Avec Trois ou quatre paires de ciseaux, un  morceau de tissu pagne, une bouteille, Moussa, coupeur d’ongles ambulant depuis 1 an n’a que faire des mesures d’hygiène, en l’occurrence une bonne désinfection du matériels après chaque utilisation.

Moussa dit parcourir des kilomètres à pieds à la recherche de clients. Les quartiers Nkembo, Sotéga, Rond point de la démocratie et l’échangeur de Nzeng Ayong constituent son circuit. Sa cible; des hommes et femmes qui connaissent pourtant  l’existence du sida et des maladies transmissibles par le sang, mais font preuve d’une complicité tacite

Entre ses mains Moussa a des ciseaux dont chacun à son utilité. Une paire pour couper, une pour curer et une autre pour poncer. Des gestes qui exposent à tout niveau à des lésions. Souvent il ne dispose pas d’eau de javel  ni d’alcool, aucun désinfectant excepté son eau savonneuse. Ce jour il était néanmoins à son huitième client.

A l’approche de son 10eme client un démarcheur, qui connait les conditions d’entretien douteux du matériel du coupeur mais se laisse faire. Il a en bouche un simple  avertissement, « il faut faire doucement, ne me blesses pas, sinon je risque de te faire passer un sale quart d’heure »  À 500 fcfa les pieds et les mains, le client semble satisfait du service et  admiratif devant ses doigts tout propre. Le soir, avec sa recette journalière qui varie entre 8000 fca et 15000 fcfa,  Moussa a un rêve, celui d’avoir son permis poids lourds pour conduire les camions ou les remorques afin de vivre décemment et voyager un jour pour l’Europe.

Jean 1er

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