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Crise au PDG : Arthur Benga Ndjeme sonne l’alarme et dénonce un putsch interne

Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) traverse une tempête politique inédite. Arthur Benga Ndjeme, figure emblématique de la ligne pro-Bongo, s’est vu interdire l’accès au siège du parti. En réaction, il lance un cri d’alarme sur l’unité menacée et la survie même du PDG.

Un mur fermé, une crise ouverte. Ce lundi 21 juillet 2025, Arthur Benga Ndjeme, Secrétaire général adjoint 1 du PDG, est resté devant les grilles closes du siège du parti. Une scène aussi symbolique que dramatique. L’un des hauts cadres du mouvement empêché de tenir une réunion stratégique à l’approche des élections législatives et locales.

Micro tendu, voix grave, Benga Ndjeme n’a pas mâché ses mots. Pour lui, cette exclusion est bien plus qu’un affront personnel. Elle incarne une dérive dangereuse au sein d’un parti qui fut longtemps l’épine dorsale de la vie politique gabonaise. « Le PDG est à la croisée des chemins », a-t-il lancé, inquiet d’un éclatement interne qui pourrait priver le parti de toute représentation électorale.

Dans une déclaration marquée par un ton solennel et un appel à la raison, il exhorte ses camarades à renouer avec les fondamentaux  » Union, Dialogue, Tolérance et Paix « . Des valeurs qu’il juge aujourd’hui bafouées au profit d’ambitions personnelles et de calculs de factions. Reprenant les mots d’Ernest Renan, il rappelle que « la nation est un plébiscite de tous les jours », et il en va, selon lui, de même pour la légitimité d’un parti.

Benga Ndjeme ne cache pas son amertume face à ce qu’il qualifie de « coup de force » au sein du PDG. Il rejette la légitimité de la nouvelle direction, fustigeant une éviction qui, selon lui, s’est faite au mépris des statuts internes. Les textes de 2008 ? « Mal interprétés et mal appliqués », tranche-t-il, appelant à un retour à la légalité.

L’homme insiste qu’il ne s’agit pas d’un combat d’ego, mais d’un combat pour le respect des règles et de l’institution. Il plaide pour un règlement apaisé, juridiquement encadré, où le transfert du pouvoir se ferait dans la transparence, sans passage en force ni manipulation des textes.

Et dans cette tempête, Ali Bongo reste à ses yeux une boussole. « Il ne peut pas être un homme du passé », insiste-t-il, dénonçant l’acharnement de ceux qui renient aujourd’hui l’ancien président, après avoir profité de son règne.

La sortie médiatique d’Arthur Benga Ndjeme révèle une fracture profonde au sein du PDG, à l’heure où le parti risque l’effacement. Face aux dérives internes et à l’absence de dialogue, c’est l’avenir même du plus ancien parti du Gabon qui est en jeu. Le temps presse. Car dans un paysage politique en recomposition, le PDG pourrait bien devenir un géant aux pieds d’argile.

Edouard Dure

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