À quelques heures du scrutin, une polémique enfle. Sur WhatsApp et d’autres réseaux sociaux, certains candidats exhibent des bulletins de vote officiels, les affichant sur leurs statuts ou les diffusant dans des groupes. Ces images, largement partagées, soulèvent une question grave. Comment ces documents, censés rester sous haute surveillance jusqu’au jour du vote, se retrouvent-ils entre les mains de candidats ?
En principe, l’impression et la distribution des bulletins de vote sont strictement encadrées par la Commission électorale ou l’organe en charge du processus. Leur acheminement doit se faire dans des conditions de sécurité rigoureuses, précisément pour éviter toute manipulation ou fraude.
Mais la réalité semble toute autre. Certains candidats diffusent déjà leurs bulletins, officiellement imprimés, sur les réseaux. Campagne ? Peut-être. Mais juridiquement, cela pose de sérieuses questions.
Dans de nombreux pays, les lois électorales sont claires.
La possession anticipée de bulletins est irrégulière.
Toute reproduction en dehors du circuit officiel est interdite.
Toute tentative d’influence par des moyens non autorisés peut être assimilée à de la fraude.
Alors, qui a fourni ces bulletins aux candidats ? Dans quel but ? Et avec quelles garanties ?
Pour certains, il s’agirait d’une simple stratégie de communication visant à aider les électeurs à identifier leur choix. Pour d’autres, c’est une tentative d’influence déguisée. Dans tous les cas, cette pratique alimente la suspicion et érode la confiance dans le processus électoral.
Et dans un contexte aussi sensible, celui du renouvellement des institutions de la 5ᵉ République, chaque dérive peut avoir de lourdes conséquences.
À ce jour, aucune réaction officielle. Aucun communiqué. Aucune enquête annoncée. Ce silence inquiète. Il affaiblit une élection déjà sous tension.
Le peuple attend une réponse claire, ferme, transparente. Il en va non seulement de la crédibilité du scrutin, mais aussi de la légitimité des futurs élus.
Les autorités doivent agir sans délai. Les candidats doivent faire preuve de responsabilité. Et les électeurs, plus que jamais, rester vigilants.
Une élection crédible repose sur le strict respect des règles. Les bulletins de vote n’ont rien à faire sur WhatsApp. Ils n’ont qu’un seul endroit légivote, chez les organisateurs de l’élection ou dans l’urne, au moment du vote.
Edouard Dure