Il est de ces noms qui traversent le temps comme des phares dans la tempête. John Maynard Keynes en fait partie. Et dans l’esprit du président du Conseil Gabonais du Patronat, son ombre plane encore. Francis Jean Jacques Evouna, entrepreneur aguerri et président de l’institution, en invoque la mémoire avec la ferveur d’un disciple, la lucidité d’un stratège. Il exhorte à suivre les principes keynésiens en conjuguant relance par l’investissement public et stimulation de la consommation.
« Le maître absolu en matière de politique de relance économique, c’est Keynes, et on raisonne aujourd’hui encore sur ses fondamentaux, assure Francis Jean Jacques EVOUNA. Si on n’a pas les moyens d’inciter les entreprises à investir quand les caisses sont vides, l’État doit se substituer aux entreprises pour réaliser ces investissements. D’un point de vue pratique, on parle notamment des grands travaux. »
On parle aussi de plan de relance par la consommation dès lors que les mesures visent à baisser les impôts des particuliers pour augmenter le pouvoir d’achat et donc la consommation. Le risque d’un tel plan c’est l’épargne.
« Ceux qui consomment, ce sont les bas revenus, confirme John Maynard Keynes. L’incitation fiscale pour les ménages moins aisés permet d’augmenter la consommation. A contrario, elle va entraîner l’épargne pour les ménages plus aisés. »
Il faut ajouter à cela une possible relance par la consommation des entreprises par la baisse des charges les affectant et la relance par la consommation des collectivités.
« La relance ne peut pas être uniquement par la consommation ou uniquement par l’investissement. Il va falloir faire les deux, et l’intérêt de la relance par la consommation est qu’elle peut avoir un effet immédiat sur l’activité économique et permet de réamorcer la pompe. De son côté, la relance par l’investissement a l’intérêt de structurer une relance sur du moyen et long terme. Il faut donc coupler les deux outils. » Attention toutefois à l’effet néfaste de la relance par la consommation.
« J’exporte ma relance et j’en fais profiter les pays d’où j’importe mes produits. Il faut donc que je l’accompagne par la consommation de biens et de services locaux. »
Dans un climat économique ralenti, l’objectif est de pérenniser les entreprises locales en engageant par des conventions les collectivités à orienter et adapter la commande publique vers les entreprises et surtout les TPE-PME et dynamiser le développement du territoire.»
De leur côté, les organisations professionnelles s’engagent à sensibiliser les entreprises à la commande publique et à ses exigences. En achetant sur le territoire, les collectivités favorisent donc les investissements, les emplois qui soutiennent la consommation qui elle-même se traduit par de l’activité économique et des recettes fiscales pour le pays.
Clemy