Gabon: des policiers, armés jusqu’aux dents tentent d’extraire de prison un commandant de police.

Ce dimanche 25 juillet 2021, une cinquantaine de policiers armés débarquent de Mouila pour sortir de prison un commandant de police en détention préventive depuis le 23 juillet 2021 pour complicité de violence et voies de faits. L’histoire finie mal.

Près d’une cinquantaine de policiers mécontents de l’incarcération du chef d’antenne des services de la documentation et de l’immigration (CGDI ex- cedoc) de Tchibanga débarquent « armés jusqu’aux dents » à la prison de Tchibanga tirant de coups de feu au sol. Le commandant sorti de force de prison embarque dans le Land-Cruiser du commissariat en direction de Libreville suivit du véhicule de la DGDI de Tchibanga et celui de la DGDI de Mayumba.

Tout part d’une dispute autour d’un poisson à la braise, d’après plusieurs témoignages, que le commandant Patrick Moubogha se retrouve en conflit avec Wilfried Mba Moure. C’est dans un quartier du 1er arrondissement de la commune de Tchibanga le mardi 22 juin 2021 au environ de 21h, qu’une jeune fille, ‘’ copine du commandant de police’’, chez un braiser, veut à tout prix acheter le dernier poisson du braiser déjà commandé et payé par Wilfrid Mba Moure, un gendarme en civil debout à côté. Se voyant refuser le poisson, mademoiselle est allée appeler son ‘’copain ‘’ le commandant qui était dans un bar à coté. Celui-ci intervient sans hésiter avec ses amis dont Papy Ibouanga, un agent de caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Une rixe éclate laissant Wilfried blessé.

D’après le témoignage d’un enseignant recueilli par téléphone, ce dernier fut conduit au commissariat avant d’être amené au centre régional hospitalier de Tchibanga, où un certificat médical lui est délivré lui permettant de porter plainte au commandant.

Cependant, des sources indiquent que Wilfried Mba Moure était déjà souffrant deux semaines avant la bagarre. L’enquête menée par le B2 sous recommandation du procureur de la république, Illicth Ndjeme Benga révèle que le plaignant a été interné au Centre hospitalier de Tchibanga pour de violent maux de tête dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, avant d’être admis à l’hôpital militaire de Libreville du 3 au 20 juillet. Alors que le procureur est soupçonné d’être proche du plaignant, il décide le 23 juillet d’adresser à la DGR Nyanga un soit-transmis pour l’arrestation du commandant. Une procédure que le magasine super star juge « bafouée ».
Les policiers venus de Mouila envahissent donc le pénitencier de Tchibanga et délivre Patrick Moubogha. Une initiative qui a vu l’intervention d’une délégation de hauts gradés des deux corps pour éteindre ce feu.

D’après le magasine super star, des interrogations se multiplient. Pourquoi décider d’enfermer un policier sans l’ordre de poursuite délivré après saisine de l’inspection générale des forces de polices nationales (FPN) ? Pourquoi les policiers débarquent-ils de cette façon au lieu de suivre d’une procédure légale ?

Il apparait que le cortège commando a été arrêté dans la Ngounié par les agents de la FPN de Mouila Tchibanga Mayumba et que Patrick Moubogha a été ramener en prison. Cette affaire a eu un effet boule de neige. Quatre policiers hauts gradés écopent d’une suspension à titre conservatoire. Il s’agit ici du colonel Abraham Elanga (directeur régional des polices urbaines sud), et des commandants Jean Martin Litouki (commissaire central de Tchibanga), Hughes Noel Ekan Ekomie (chef d’antenne PJ de la Nyanga) et Levy-Gael Moussavou Mbongo chef d’antenne OCLAD Nyanga).

D’après le général de division Serge Ngoma ces quatre « sont mis, toutes affaires cessante, à la disposition de l’inspecteur général des forces de police nationale pour les besoins des enquête en cours». il souligne que l’intérim du directeur régional des polices urbains sud, du commissaire central de Tchibanga et des chefs d’antenne de police judiciaire et de l’Office central de lutte anti-drogue durant la période de l’enquête, sera assuré par la Direction générale de l’organisation et des personnels en vue de la continuité du service.
Betinice-mouss avec Gabonreview.

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