Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, figure controversée du coup de force de 2019, retrouve sa liberté et ses galons. Une décision à la fois symbolique et politique, actée ce mardi 12 août 2025 en Conseil des ministres. Deux de ses compagnons d’armes, Estimé Manongo Bidima et Dimitri Nze Minkom, bénéficient également de cette mesure.
Le 7 janvier 2019, ils avaient brièvement pris le contrôle de la Radiotélévision Gabonaise (RTG), dénonçant l’incapacité du président Ali Bongo Ondimba à gouverner après son AVC de 2018. L’action, rapidement maîtrisée, avait conduit à leur arrestation. Leur procès, très médiatisé, s’était soldé par une peine de 15 ans de prison ferme, prononcée le 18 juin 2021.
Ce mardi, la porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, a annoncé leur amnistie. Elle repose sur une loi portée par le député de la Transition Lionel Ella Engonga, fondée sur le Code pénal et le Code de procédure pénale. Le texte efface les faits survenus entre le 6 et le 7 janvier 2019.
Cette décision dépasse le cadre juridique. Elle marque une volonté claire du président Brice Clotaire Oligui Nguema, celle de tourner la page, de favoriser l’apaisement, la cohésion et la reconstruction nationale.
À l’époque, Kelly Ondo Obiang, jeune officier de la Garde Républicaine, s’était exprimé face caméra, appelant à « sauver la démocratie ». Si certains ont vu en lui un putschiste, d’autres l’ont perçu comme un lanceur d’alerte. Aujourd’hui, une partie de la population salue son geste comme un acte de courage.
La réhabilitation ne s’arrête pas à leur libération. Les trois hommes réintègrent l’armée avec leur grade d’origine. Un signal fort. Pour eux, un retour à la vie militaire ; pour le pays, un pas concret vers la réconciliation.
Le message est clair, la 5ᵉ République gabonaise entend refermer certaines pages du passé. Kelly Ondo Obiang et ses compagnons sont désormais libres, réhabilités et réintégrés.
Ethan De Sillon