Gabon : Polémique autour de la censure comme moyen de dénonciation de la cherté des forfaits internet

Dimanche dernier entre 12 et 14h était une bien triste journée pour la liberté d’expression. S’il faut évidemment lutter contre la cherté du coût d’internet, sa censure est tout sauf la bonne solution, selon plusieurs avis.

En effet, l’actualité de ces derniers jours, est focalisée sur l’expression de mécontentement lié au coût jugé élevé de la connexion internet au Gabon. Les consommateurs à tort ou à raison se plaignent des tarifs internet pratiqués dans le pays par les deux opérateurs de téléphonie qui se partagent le marché, Africa Moov Gabon Télécom et Airtel Gabon. Dans ce cadre, certains citoyens et internautes ont lancé une opération de boycott des services des opérateurs…les téléphones sont mis sur mode avion tous les jeudis et dimanches, entre 12 et 14 heures. Or Justement c’est là où le bât blesse. Elle constitue une violation de la liberté d’expression et d’opinion qui sont des droits constitutionnels, indiquent d’autres internautes. Pour les plus sceptiques, c’est de la pure distraction avec des ambitions non avouées de ses initiateurs.

Au Gabon, il faut le rappeler, les opérateurs de téléphonies mobiles fixent les tarifs de manière libre, conformément à la libéralisation des prix, comme quasiment partout en Afrique. La loi ne permet pas à l’autorité de régulation d’encadrer les tarifs de détails appliqués aux consommateurs.
Cependant, il veille à ce que que ces tarifs soient transparents vis à vis du consommateur. Le rôle de l’Arcep ici est d’assainir la concurrence entre les opérateurs, assurer la protection des consommateurs et assurer un développement pérenne du marché de la téléphonie mobile.

Cependant, les opérateurs de téléphonies mobiles estiment avoir épluché les tarifications de la téléphonie afin qu’elles soient abordables pour toutes les personnes vivant au Gabon. De même que d’avoir améliorer la navigation d’internet en fluide de haut débit, reconnu l’un des meilleurs de la sous région.

On constate par exemple qu’en Côte d’Ivoire, selon l’étude « Wordwide Mobile Data Pricing 2022 », le coût du méga octet avoisine les 3 dollars (2,75 euros), contre 0,61 dollar seulement au Ghana et 0,63 dollar en Somalie. Au Burkina Faso, la minute d’appel coûte 90 francs CFA. Pour ce qui est des Data, vous avez le Giga pour plus de 2100 francs CFA. Au Gabon, les prix moyen de la consommation internet chez Airtel Gabon ont baissé de – 23,4% entre 2022 et 2023 passant de 1,7F/Mo à 1,3F/Mo du fait de l’arrêt par défaut du PAYG (PAY AS YOU GO) qui signifie le tarif par défaut pour un abonné qui se connecte nouvellement à internet (Hors forfait).

Au cours des 5 dernières années les prix ont été baissé de – 52% ( de 2,7F/Mo à 1,3F/Mo) et de – 87,5% au cours des 7 dernières années (de 10,4F/Mo à 1,3F/Mo). Il apparaît donc que les internautes gabonais sont clairement aménagés, que l’on ne vienne pas donc dresser un tableau apocalyptique de la situation.

Les faits sont là, la dynamique est enclanchée. Certes des efforts restent à faire dans ce contexte où le coût de la vie est très élevé au Gabon depuis ces derniers mois. Avec le nombre croissant de jeunes qui travaillent sur les réseaux sociaux, qui travaillent sur internet. Qui utilisent internet pour s’exprimer et pour faire marcher l’économie du pays. Et de ce fait l’état ne peux se relâcher.

Mais on ne construit rien de bon sur des fondements mensongers ou à la hâte. L’avenir à besoin des bases solides. Et le pays est lancé dans cette dynamique.

Aux sorciers donneurs de leçons et profiteurs éhontés aux propos fallacieux comme ceux parlant de la présence du riz plastique dans nos assiettes alors qu’il n’en est rien. Libre à ceux là de se couvrir de ridicule.

C’est dire qu’à l’approche de la période électorale propice et légitime pour s’exprimer dans le respect de la loi et d’autrui , il est plus qu’urgent de ne pas faire dans la censure. Il appartient donc à tous les acteurs de façon concertée, de rassurer les populations sur ce qui doit être fait. Or pas une ville de notre pays où le prix des produits de consommation, la baguette de pain, du kilo de poulet, du litre d’huile, des unités edan ne soit vu à la hausse. Et Ça devrait se passer ainsi.

Une interrogation s’impose. Pourquoi cet acharnement à l’endroit de l’offre internet et des maisons de téléphonies mobiles ? Tout compte fait l’Arcep bras séculier de l’Etat intensifie des stratégies pour y remédier.

Édouard Dure

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