Sous le ciel lourd de juin, au cœur de Libreville, une silhouette familière se dresse, fatiguée mais toujours debout. L’hôtel Ré-Ndama, géant endormi de l’hôtellerie gabonaise, s’apprête à reprendre vie. Murs écaillés, vitres ternies, jardins à l’abandon… Le prestige d’autrefois s’est effacé. Mais pas pour longtemps.
Ce mercredi 18 juin, au Palais du bord de mer, une poignée de mains a scellé l’avenir d’un symbole. Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu les dirigeants du groupe Achour Holding. Ensemble, ils ont acté la réhabilitation totale de l’établissement.
Autrefois, ministres, artistes et chefs d’État foulaient ses tapis rouges. L’établissement était un écrin de prestige, un carrefour d’influences. Puis vint le déclin, lent, inexorable. Fermeture. Silence. Oubli.
Mais l’annonce présidentielle change la donne. L’État veut faire de cette renaissance un levier national. Au-delà des murs à reconstruire, c’est toute une dynamique que le chantier espère relancer. Emplois, tourisme, image du pays. Un symbole fort dans une stratégie de redressement national.
Dans le quartier, les langues se délient. Les anciens employés parlent d’espoir. Les commerçants rêvent d’un regain d’activité. Les jeunes imaginent déjà y travailler un jour.
« Moi, je n’ai pas connu l’hôtel à son apogée. Mais j’en entends parler depuis l’enfance. Le revoir ouvert, ce serait une fierté« , confie Lesly étudiante en tourisme.
La volonté présidentielle est de redonner vie aux lieux abandonnés, réconcilier le Gabon avec son patrimoine, et offrir à la jeunesse des repères solides.
Les premiers coups de marteau ne sauraient tarder. Et déjà, dans l’imaginaire collectif, le Ré-Ndama retrouve ses couleurs.
Un monument tombe en ruine. Un pays décide de le relever. Le Ré-Ndama, bientôt, ne sera plus un souvenir. Il redeviendra un lieu de passage, de rencontre, de rêve.
Ethan De Sillon
