iHEM : quand les ordinateurs du projet présidentiel se font attendre

À l’Institut des Hautes Études de Management (IHEM), la nouvelle a d’abord suscité l’enthousiasme. Le projet présidentiel de distribution d’ordinateurs aux étudiants gabonais, destiné à réduire la fracture numérique et à favoriser l’égalité des chances, semblait enfin devenir réalité. Les responsables de l’établissement s’étaient mobilisés, listes transmises, étudiants sensibilisés, formulaires remplis tout semblait en ordre.

Mais le jour de la cérémonie officielle, la surprise fut de taille. Aucun représentant de l’IHEM n’avait été invité. Sur le terrain, ni ordinateur, ni convocation. Le silence. Rapidement, l’incompréhension a laissé place à la déception.

« Nous avons été surpris de n’avoir pas été conviés à la cérémonie », confie un responsable de l’institut, encore étonné de cette mise à l’écart inattendue.

Pourtant, l’IHEM n’a rien d’un établissement marginal. Reconnue par le ministère de l’Enseignement supérieur, la structure privée forme depuis plus de vingt ans des cadres respectés dans le pays et à l’international. Son Directeur Exécutif, Paterne Kassa Tsouka, rappelle d’ailleurs les paroles du Chef de l’État.

« Il n’y a pas de grands ou de petits étudiants, pas de grandes ou de petites écoles. Il y a simplement l’étudiant et l’établissement supérieur. »

Alors, pourquoi cette exclusion ? Nul ne le sait vraiment. À Libreville, les rumeurs vont bon train, tandis que dans les couloirs de l’IHEM, les étudiants s’interrogent. Certains parlent même de discrimination ou de détournement des ordinateurs.

« Nous avons fait tout ce qui nous a été demandé par la tutelle, mais au final, on a été oubliés », déplore une étudiante en gestion.

Face à la montée du mécontentement, la direction appelle au calme et à la transparence. L’institut espère toujours que les ordinateurs promis par le Président Oligui seront livrés dans les meilleurs délais. Pour ses dirigeants, il ne s’agit pas seulement d’un équipement matériel, mais d’un symbole fort, celui d’une politique éducative juste et inclusive.

Fondé il y a plus de deux décennies, l’IHEM s’est bâti une solide réputation, grâce à la rigueur de ses formations et à la qualité de ses enseignants. Dans le paysage de l’enseignement supérieur gabonais, il fait figure de pionnier.

Au-delà de la polémique, un message demeure, le projet présidentiel vise à offrir à chaque étudiant gabonais  qu’il soit inscrit dans une université publique ou privée agréée, les moyens de réussir dans un monde de plus en plus numérisé.

À l’IHEM, on veut encore y croire. Et tous espèrent que, très bientôt, les ordinateurs promis viendront rétablir l’équilibre et redonner confiance aux étudiants, dans un esprit d’équité, de transparence et de patriotisme.

Ethan De Sillon

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