Samedi à Treichville, au Palais des Sports, le public ivoirien a vibré au rythme du kick-boxing. Et au centre du ring, un homme a fait parler la poudre, Ernest Ondo Mba. Le champion gabonais, de retour à Abidjan après une parenthèse difficile en MMA, a conservé sa ceinture au gala Africa Open Combat. Mais sa victoire, éclatante, masque mal une préparation chaotique.
Il y a trois mois, Ondo Mba essuyait une lourde désillusion pour ses débuts en MMA. Un échec qui aurait pu le freiner. Mais le Gabonais, fidèle à sa réputation de guerrier, est revenu là où il se sent chez lui, sur un ring de kick-boxing. À Abidjan, là même où il avait conquis sa ceinture.
Le contexte ? Tout sauf idéal. Arrivé de Libreville sans entraîneur ni sparring-partner, Ondo Mba a dû passer sa première nuit… dans un gymnase. Le Comité d’organisation l’avait logé dans des conditions précaires. Malgré ces imprévus, il n’a rien laissé transparaître. Concentré. Déterminé. Imperturbable.
Face à lui, un challenger ivoirien gonflé à bloc, porté par son public. Mais très vite, la supériorité d’Ondo Mba s’impose. Précis, explosif, tactique. Il éteint les espoirs locaux round après round. Aucun doute possible. Le verdict est clair, victoire à l’unanimité des juges.
Ce succès n’est pas qu’un simple retour. C’est une démonstration. Une réponse aux critiques. Et surtout, un signal fort pour la scène africaine du kick-boxing. Ondo Mba n’a pas dit son dernier mot. Au contraire. Il s’affirme plus que jamais comme une tête d’affiche du continent.
Le Gabonais rêve plus grand. Il évoque un retour sur la scène internationale, mieux préparé, mieux entouré. Il l’a dit lui-même après le combat : « Cette victoire, c’est la preuve qu’avec du mental, on peut déplacer des montagnes. Mais il est temps d’être professionnel jusqu’au bout. »
Ernest Ondo Mba n’a pas seulement conservé sa ceinture. Il a surtout repris le contrôle de son destin.
Edouard Dure
