Le président du parti les Républicains Démocrates (PRDem), Dr Constant Oyono Ebang, a pris la parole ce mercredi 18 juin pour livrer une analyse franche et sans fard des grands sujets qui agitent l’actualité gabonaise. D’un ton calme mais résolument engagé, il a appelé à l’unité autour du président démocratiquement élu, tout en incitant à la vigilance face aux dérives potentielles de certains cercles d’influence.
Première cible de son intervention, la récente réforme de la loi sur les partis politiques. Pour le président du PRDem, cette réforme peut être salutaire à condition qu’elle serve à clarifier et assainir le jeu politique, et non à museler les voix discordantes.
« Il ne s’agit pas de faire taire les divergences, mais d’exiger davantage de responsabilité et de transparence. Le pluralisme est une richesse, à condition qu’il serve la nation », a-t-il affirmé.
Dans cette optique, il préconise la création d’une autorité indépendante de régulation des partis, incluant toutes les forces vives de la nation pour garantir une application juste et équitable de la nouvelle loi.
Sur la libération provisoire de Sylvia et Nourredine Bongo, le Dr Oyono Ebang a plaidé pour le respect scrupuleux de la loi et la confiance en la justice gabonaise, notamment en cette période charnière de la 5ᵉ République.
Abordant la douloureuse question du déguerpissement de la Plaine Orety, il a exprimé sa vive préoccupation face au manque d’alternatives humaines et transitoires offertes aux populations affectées.
« On ne bâtit pas un pays sur les larmes des plus démunis. L’urbanisme doit s’accompagner de dignité. Il faut anticiper, dialoguer et reloger dignement. Le chef de l’État doit exiger de ses équipes une approche résolument sociale et humaine », a-t-il martelé.
Quant à la polémique sur la victoire de la Guinée équatoriale sur le différend de l’île Mbanie, le président du PRDem a exigé une transparence totale sur ce dossier géopolitique sensible.
« Mbanie ne se négocie pas en catimini. Le peuple et le Parlement doivent être pleinement associés. S’il y a des intérêts en jeu, ils doivent être gabonais avant tout. »
Il a salué la création d’une commission mixte entre le Gabon et la Guinée équatoriale pour un règlement fraternel et définitif de la situation.
Face à la flambée des prix, qu’il qualifie d’« urgence nationale », Dr Oyono Ebang appelle le gouvernement à rompre avec les simples effets d’annonce pour enfin passer à l’action. Parmi ses propositions on note la régulation des prix des produits de première nécessité, un meilleur contrôle des circuits de distribution, et un soutien massif aux producteurs locaux.
« Le Président a été élu sur une promesse d’espoir. Il est temps que cette promesse se traduise dans les assiettes », a-t-il insisté.
Il n’a pas non plus éludé le problème persistant des coupures d’eau et d’électricité, dénonçant l’insoutenable quotidien des ménages gabonais. Il plaide pour une réforme en profondeur de la SEEG et un plan d’investissements ambitieux dans les infrastructures de base.
« On ne peut pas parler d’émergence sans eau ni électricité. Le chef de l’État doit exiger des comptes de ceux qui, depuis des années, multiplient les promesses sans résultats. »
Loin d’un discours d’opposition frontale, le président du PRDem a adressé un message fort mais loyal au chef de l’État. Il l’a appelé à garder le cap du changement, à rester ferme avec ses collaborateurs et proche du peuple.
« Le peuple a choisi un homme pour incarner le renouveau. Il faut qu’il reste ce président du peuple, attentif, ferme et lucide face aux trahisons. Le PRDem est là non pas pour diviser, mais pour rassembler. »
Il a conclu sur un appel vibrant à l’unité et à la responsabilité collective « Accompagnons le président avec confiance, mais aussi avec exigence. Il a promis , » Gabon d’abord. » Notre devoir, c’est de faire vivre cette promesse. »
Ethan De Sillon
