Le ministre de la Justice en visite dans l’univers pénitentiaire

Le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux chargé des Droits humains, le Dr Séraphin Akure-Davain a effectué ce 24 juin 2025 une visite de terrain au Commandement en chef de la sécurité pénitentiaire. Une immersion complète dans un univers en pleine transformation.

Accueilli par le général Jean Germain Effayong Onong, figure de rigueur et de renouveau, le ministre a été reçu avec les honneurs militaires. Alignement parfait, saluts impeccables. L’ambiance était solennelle, presque cérémonielle. Mais très vite, l’instant protocolaire a cédé la place à une visite dense, humaine et pleine de découvertes inattendues.

Dans son bureau, un échange chaleureux a précédé une présentation des avancées en cours. Le ton était à la rigueur, la démarche au pas cadencé, malgré la fatigue visible du visiteur.

Tout au long de la visite, le ministre a arpenté les moindres recoins. Bureaux administratifs, annexes en construction, château d’eau, morgue, infirmerie, pharmacie, brigade canine, services de vidéosurveillance, greffe, et École de la sécurité pénitentiaire. Rien n’a été laissé au hasard. À chaque étape, il a pris le temps d’écouter, d’observer, de questionner.

Devant la place du drapeau, il a également assisté à l’interprétation de l’hymne national par la fanfare de la sécurité pénitentiaire. Debout, le regard fixe, il a partagé ce moment de communion avec les agents. Une image forte, celle d’un État en uniforme, mais aussi en mutation.

Parmi les moments marquants de cette visite, l’arrêt à l’économat a constitué une surprise de taille. Dans cet espace étonnamment animé, le ministre a découvert un lieu ouvert… au public. Ici, il n’est pas question de cellules ou de surveillance, mais de viennoiseries, de pizzas chaudes, de jus frais et de produits du quotidien.

Des étagères bien fournies, des fourneaux en activité, une vitrine gourmande… À l’intérieur, les odeurs de pain tout juste sorti du four se mêlaient à l’agitation calme mais soutenue des agents pénitentiaires.

Le plus surprenant. Les familles de détenus, comme les habitants du quartier, peuvent y faire leurs courses librement. Une manière discrète mais intelligente de rapprocher l’univers carcéral du monde extérieur, de recréer du lien, de la normalité.

Le ministre, visiblement conquis, a salué une initiative « concrète, simple et profondément humaine ».

Autre arrêt, autre symbole fort, l’École de la sécurité pénitentiaire. Dans ses salles, des détenus en plein cours. Cahiers ouverts, stylos en main, ils suivaient attentivement les explications d’un formateur.

Le membre du gouvernement a pris le temps d’échanger avec un enseignant. Les regards étaient francs, les voix posées. Ici, on apprend. On se reconstruit. On prépare l’après.

Le général en a profité pour formuler une doléance, l’affectation d’enseignants qualifiés pour renforcer la qualité de l’enseignement et répondre à une demande croissante. Une requête que le ministre a promis d’examiner avec sérieux.

Autre fait marquant, la visite d’un bâtiment en construction destiné aux mineurs, conçu selon les normes internationales, avec infirmerie, cuisine, bureaux pour les avocats, entre autres.

Le Dr Akure-Davain a également visité les unités de détention, notamment la maison d’arrêt des femmes et la prison des droits communs.

La chapelle et le monument dédié à Saint Hypolite, patron des surveillants pénitentiaires, ont ponctué ce parcours dense et chargé d’émotion.

Accompagné du procureur général près la Cour d’appel de Libreville, Eddy Minang, du procureur de la République, Bruno Obiang Mve, et de son cabinet, le ministre a salué les efforts de modernisation entrepris. Des améliorations visibles, des innovations notables, même si tout n’est pas encore parfait.

« Ce que j’ai vu aujourd’hui me rassure. Le travail est immense, mais les résultats sont là. Ce site est un véritable chantier de réforme », a-t-il déclaré à l’issue de la visite. Le général Effayong Onong, artisan de cette dynamique, a été salué pour son engagement.

Autour d’un repas partagé, les langues se sont déliées, les sourires échangés. Mais l’essentiel reste dans ce que cette journée a révélé. Une administration pénitentiaire en mutation, entre discipline et humanité, entre murs fermés et portes entrouvertes sur la société.

Le ministre repart avec la ferme intention d’accompagner les réformes en cours, de renforcer l’éducation en détention, et de soutenir des initiatives comme l’économat, véritables symboles d’un monde carcéral qui s’ouvre, doucement mais sûrement, à la vie.

Entre exigence, rigueur et humanité, cette visite ministérielle a permis de mettre en lumière la volonté de l’administration pénitentiaire de faire de la prison non plus un lieu d’abandon, mais un espace de réinsertion et de dignité. Une réforme silencieuse mais résolue est en marche. Et le Gabon peut en être fier.

N. M

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