Dans le calme dense des forêts de l’Ivindo, un souffle de changement s’est levé. À Ntsengkelle, village du canton Ntang Louli, les urnes ont parlé sans détour : plus de 93 % des voix en faveur de Brice Clotaire Oligui Nguema. Une adhésion massive, à l’image d’un pays qui aspire à tourner la page.
« Cinquante ans de règne, ça use. », ,Joël NKEGNA, Économiste senior et ancien Directeur général adjoint du Budget est catégorique. Pour ce natif du département, la victoire d’Oligui Nguema ne doit rien au hasard. Elle est l’aboutissement d’un ras-le-bol populaire face à l’immobilisme du régime précédent. « Le département de l’Ivindo a longtemps été oublié. Il était temps que cela change. »
Le changement a commencé avec la transition. Routes réhabilitées, écoles rouvertes, centres de santé rééquipés. Des actes concrets, visibles, qui ont parlé plus fort que tous les discours.
Joël Nkegna a été l’un des artisans de cette mobilisation. Membre de la coordination mobile de campagne, il a sillonné le pays mais n’a pas oublié ses racines. Dans l’Ivindo, il a structuré une campagne locale solide, ancrée dans le quotidien des populations.
« Nous avons mis en place des comités de base, impliqué les jeunes, les femmes, les leaders communautaires. C’était une campagne de terrain, de proximité, pas de promesses creuses », raconte-t-il.
Les messages ont été adaptés : accès à l’eau, désenclavement, éducation, santé, emploi rural. « Nous avons parlé des vrais problèmes. Et nous avons proposé des solutions. »
Dans le département de l’Ivindo et du canton Ntang Louli, la victoire est nette. Mais avec elle vient une attente forte. Les habitants veulent des routes praticables (Ovan-Makokou, Makokou-Ekata), de l’eau courante, de l’électricité fiable. Ils veulent que les richesses locales – forêts, mines – profitent enfin aux communautés.
« L’enjeu est double : développement et justice », explique Nkegna. « Nos ressources doivent être exploitées de façon responsable, avec des retombées locales. »
Autre priorité : l’emploi. L’idée d’un centre de formation aux métiers adaptés à l’économie locale séduit déjà les jeunes. L’agriculture, elle aussi, attend son coup de pouce.
Joël Nkegna n’est pas un simple soutien. Il se dit en phase totale avec le projet d’Oligui Nguema. « Nous sommes nés le même jour, la même année. Et nous partageons la même vision : celle d’un Gabon transformé, souverain, équitable. » Un Gabon où l’Ivindo ne serait plus en marge, mais au cœur de la relance.
La campagne est finie. La victoire est acquise. Mais le vrai défi commence. « Il faudra maintenant matérialiser ce qui a été promis. Les gens ont voté avec espoir. Cet espoir ne doit pas être trahi », prévient Nkegna.
À l’Ogooue Ivindo comme ailleurs, les regards sont désormais tournés vers Libreville. Avec une attente simple mais puissante : que la politique cesse d’être un spectacle, et redevienne un levier de transformation.
Jean 1er
