La lutte contre le trafic de produits médicaux prend un nouveau tournant en Afrique centrale. À Libreville, la Délégation de l’Union européenne (UE) au Gabon a participé à un atelier national stratégique. L’Objectif était de renforcer la collecte de données sur ce fléau criminel, dans le cadre d’un projet régional mené par l’ONUDC et financé par l’UE.
Le trafic de produits médicaux falsifiés ou de mauvaise qualité n’est pas un phénomène marginal. Il s’agit d’une forme de criminalité transnationale organisée, aux conséquences dramatiques sur la santé publique. L’Afrique centrale, avec ses frontières poreuses et ses systèmes de contrôle parfois fragiles, est particulièrement exposée.
« Les médicaments falsifiés tuent. Ils affaiblissent les systèmes de santé et renforcent la défiance envers les traitements », a rappelé M. Nicolas Kasprzyk, Chargé d’Affaires de l’UE au Gabon,
Le projet, déployé dans les six pays de la CEMAC, dont le Gabon, vise à mieux comprendre l’ampleur du phénomène. Il s’agit de doter les États de systèmes efficaces de collecte et d’analyse de données en vue de baser les politiques publiques sur des faits, et non des estimations approximatives.
L’Union européenne insiste que seule une réponse coordonnée, à plusieurs niveaux, national, régional et international permettra de freiner durablement ce trafic.
Le Gabon n’est pas resté inactif. Le pays dispose déjà d’un cadre législatif structuré et de dispositifs de surveillance. L’ANAMPS (Agence Nationale du Médicament et des Autres Produits de Santé) multiplie les analyses, tandis que les forces de l’ordre réalisent régulièrement des saisies.
L’UE salue cet engagement. Elle promet de continuer à soutenir les efforts du Gabon, notamment par des projets de renforcement de capacités, une meilleure coopération inter-agences et l’appui à la traçabilité des produits de santé.
Derrière les chiffres et les discours, l’enjeu est de sauver des vies. Dans certains pays d’Afrique, jusqu’à 30% des médicaments en circulation seraient falsifiés. Une réalité insoutenable.
Face à une criminalité agile et lucrative, les institutions doivent répondre avec rigueur, transparence et collaboration. Le message est lancé, l’Union européenne, le Gabon et leurs partenaires ne baisseront pas la garde.
Ethan De Sillon