Mort du général Idriss Ngari : une figure du pouvoir s’éteint

Le général Idriss Firmin Ngari est décédé au Maroc à l’âge de 79 ans. Avec lui, c’est une page entière de l’histoire politico-militaire du Gabon qui se referme. Fidèle parmi les fidèles d’Omar Bongo, il fut l’un des hommes les plus puissants du régime pendant plus de trois décennies.

Né le 2 avril 1946 à Ngouoni, dans le Haut-Ogooué, Ngari entre dans l’armée en 1968. Formé à Bouaké en Côte d’Ivoire puis à Montpellier en France, il revient au pays pour servir au plus près du pouvoir. Aide de camp du président Bongo dès 1977, il gravit rapidement les échelons.

En 1978, il est nommé chef d’état-major des forces terrestres et navales. Cinq ans plus tard, il prend la tête des armées. Poste qu’il occupera jusqu’en 1994, avant de passer au gouvernement.

Ministre de la Défense de 1994 à 2002, il devient ensuite ministre de l’Intérieur, du Tourisme puis de la Santé. Il fut également plusieurs fois député de sa ville natale, Ngouoni.

Idriss Ngari, c’était l’autorité d’un soldat et l’instinct d’un stratège. Silhouette imposante, regard ferme, verbe rare mais tranchant. Dans l’ombre ou en pleine lumière, il a été un rouage essentiel du système Bongo.

Son parcours, de la caserne aux ministères, illustre l’ascension d’un homme forgé dans la discipline et la loyauté. Craint, respecté, parfois contesté, il incarnait une certaine idée de l’État, centralisé, silencieux, efficace.

Avec sa disparition, c’est un pan du Gabon d’hier qui disparaît. Celui des hommes forts, des fidélités enracinées, des réseaux tissés dans le temps. Ngari s’en va, mais son empreinte demeure. Dans les mémoires, dans les cercles du pouvoir, dans l’histoire. Condoléances à la famille…

Ethan De Sillon

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