Ovan-Makokou : le goudron gagne du terrain

Au cœur de l’Ogooué-Ivindo, une route oubliée reprend vie. Après plus d’une décennie d’abandon, l’axe Ovan-Makokou renaît sous les coups de pelleteuses et les promesses d’un avenir désenclavé. Plus qu’un chantier, un symbole du renouveau gabonais. 

Le silence a duré trop longtemps.
Pendant plus de dix ans, les 112 kilomètres de la route Ovan-Makokou ont été synonymes de poussière, de nids-de-poule et d’isolement. Un tronçon vital pour la province de l’Ogooué-Ivindo, abandonné au fil des ans, avalé par la végétation et l’oubli administratif. Aujourd’hui, les moteurs rugissent à nouveau et les espoirs roulent sur du neuf.

Relancé sous l’impulsion du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le chantier a repris depuis plusieurs mois à un rythme soutenu. Sur le terrain, la société CFHEC multiplie les engins et les équipes. Le bitume recouvre désormais près de 20 kilomètres entre le PK18 et Simintang, les caniveaux sont creusés, les évacuations d’eau opérationnelles. La route se transforme, et avec elle, le quotidien de toute une population.

Mais ce n’est pas qu’une question de goudron. Sur les rivières Ngnabalghe, Menighe et Louli, trois ponts en béton armé sont en cours de construction pour remplacer des buses vétustes. Une avancée importante pour garantir la sécurité des usagers, notamment en saison des pluies où les crues rendaient le passage périlleux, voire impossible.

Dans les villages traversés, les communautés saluent le retour des machines. Mieux, elles y participent. Plus de 85 % des ouvriers sur le chantier sont gabonais. Un ancrage local fort qui suscite la fierté. Et le respect des traditions n’est pas oublié. Des rituels ont été réalisés pour sanctifier la terre avant sa transformation, conformément aux coutumes locales. Un juste équilibre entre modernité et patrimoine.

L’impact est déjà palpable. Meilleure circulation des biens, accès facilité aux soins, aux écoles, au marché régional de Makokou… La route Ovan-Makokou est en passe de redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Un lien vital pour les hommes, les échanges et le développement.

Longtemps perçue comme une cicatrice oubliée sur la carte du Gabon, la route Ovan-Makokou se redessine aujourd’hui comme un trait d’union entre les promesses d’hier et les réalités de demain. Une route, oui. Mais surtout une preuve que le renouveau peut aussi passer par l’asphalte.

Jean 1er

 

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