La capitale gabonaise a tourné une page. Sous le ciel encore chaud de ce dimanche 9 novembre d’élection, Pierre Mathieu Obame Etoughe a été porté à la tête de la mairie centrale de Libreville. Élu à une écrasante majorité 145 voix sur 151, le conseiller municipal de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) devient le nouveau visage d’une cité en quête de souffle et de modernité.
Inspecteur général au Contrôle général d’État, diplômé en administration publique, Obame Etoughe n’est pas un tribun, mais un bâtisseur patient. Son élection, soutenue par l’Union Nationale (UN) et le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), consacre un profil rare dans la scène municipale celui d’un homme de dossiers, réputé pour sa rigueur et sa probité.
L’UDB, en le choisissant, a fait le pari de la compétence sur la notoriété. Un choix audacieux, mûrement réfléchi, et visiblement validé par les urnes internes.
C’est une première symbolique, jamais un élu du 6ᵉ arrondissement n’avait franchi les portes de la mairie centrale. Longtemps relégué aux marges du pouvoir local, cet arrondissement, le plus peuplé de la capitale, voit enfin l’un des siens accéder au sommet de l’administration urbaine. Ce geste, au-delà du politique, résonne comme une reconnaissance d’un Libreville pluriel, qui s’écoute et se réinvente.
Dans son discours d’investiture, le nouveau maire a esquissé une ambition de faire de Libreville une ville agile, connectée et tournée vers l’avenir.
« Notre réussite dépendra de notre capacité à faire simple, rapide et utile pour tous », a-t-il lancé devant l’assemblée, traçant ainsi les lignes d’un mandat placé sous le signe de l’innovation.
Dématérialisation des procédures, réhabilitation des routes, création d’une plateforme numérique municipale, soutien à l’entrepreneuriat local… Le programme se veut concret, pragmatique, et nourri d’une vision. Une administration plus proche, plus humaine, plus transparente.
L’élection de Pierre Mathieu Obame Etoughe dépasse la simple victoire d’un parti. Elle symbolise la rencontre entre la technicité et l’espérance, entre la gestion rigoureuse et la promesse d’un renouveau citoyen.
À Libreville, où la gouvernance locale a souvent peiné à se réinventer, le nouveau maire incarne une rupture apaisée, du professionnalisme face au clientélisme, du concret face au verbe.
Il reste désormais à transformer la promesse en action, le discours en transformation. Mais une chose est sûre, un vent nouveau souffle sur la capitale gabonaise, et il porte le nom d’un homme que beaucoup décrivent déjà comme l’ingénieur tranquille du changement.
Clemy
