Le Gabon signe son retour diplomatique sur la scène internationale. Deux ans après le coup d’État ayant renversé le régime Bongo, le pays retrouve sa place au sein du Commonwealth. Une reconnaissance saluée comme une victoire stratégique par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui y voit le fruit d’une diplomatie offensive et maîtrisée.
L’annonce du 15 juillet 2025 marque une étape majeure, le Commonwealth a levé les sanctions imposées depuis août 2023, à la suite de la chute d’Ali Bongo. Libreville n’est plus sur la touche. Le pays est officiellement réintégré dans une organisation attachée aux principes démocratiques, avec laquelle il entend désormais bâtir un avenir politique crédible.
Le président Oligui Nguema n’a pas caché sa satisfaction « Cette décision marque la reconnaissance de notre souveraineté par la communauté internationale. » Une reconnaissance qui valide la stratégie d’ouverture initiée dès les premiers jours de la Transition.
Plutôt que de céder au repli nationaliste, le chef de l’État a opté pour une diplomatie pragmatique. Rétablir la confiance, organiser un Dialogue national inclusif, mettre en place une feuille de route électorale, normaliser les relations avec l’Union africaine en avril dernier, mener une offensive diplomatique à Washington. Chaque initiative a été pensée pour rassurer, sans renier le changement de cap opéré en 2023
En coulisses, c’est toute une machine diplomatique qui s’est mobilisée. Le ministre des Affaires étrangères Régis Onanga Ndiaye, les représentants du Gabon à l’étranger, les parlementaires de la Transition, ainsi que les experts juridiques ont œuvré à redorer l’image du pays.
Si cette levée de sanctions a des allures de victoire, elle engage aussi l’État à faire preuve de davantage de rigueur. Ce retour en grâce ne constitue en rien un blanc-seing. À quelques semaines des élections législatives et locales de septembre 2025, censées ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel, Libreville est attendu au tournant. La communauté internationale observe avec attention, et le peuple gabonais exige des actes à la hauteur des promesses de rupture.
Le président Oligui Nguema le reconnaît « Cette victoire est celle de notre engagement commun pour la restauration de l’État, de la justice et de l’honneur de notre Nation. » Mais ce message, s’il inspire, montre le chemin. Le temps des symboles est passé. L’heure est à la transformation concrète.
Le Gabon a retrouvé sa place dans le concert des nations. Mais cette réintégration marque surtout le début d’un nouveau défi , démontrer, au peuple comme au monde, que la Transition est le socle d’une refondation durable. À Libreville, il ne s’agit plus de célébrer, mais de prouver, pas à pas, que le changement est réel.
Clemy