Le ministre du Tourisme durable et de l’Artisanat, Pascal Ogowé Siffon, aurait été placé en résidence surveillée ce 1er décembre 2025, soupçonné d’avoir détourné d’importants fonds, d’environ 10 milliards, destinés au développement du tourisme. Le SNAPTOUR exige une enquête exemplaire, alors que le secteur, présenté comme un pilier de la relance économique, sombre dans la tourmente.

Pour le SNAPTOUR, qui suivait de près l’application du protocole d’accord signé après la dernière grève, la nouvelle a fait l’effet d’un électrochoc. Le syndicat s’interroge sur la facilité déconcertante avec laquelle une telle somme aurait pu quitter les caisses publiques sans déclencher les contrôles internes habituels. Une interrogation d’autant plus troublante que plusieurs projets, lodges, infrastructures hôtelières, programmes de valorisation du patrimoine ont vu le jour .
D’après les premières sources, les fonds en question proviendraient de plusieurs sources, financements publics directs, dividendes d’hôtels réquisitionnés par l’État, et autres mécanismes para-publics mis en place pour soutenir la relance touristique. Un enchevêtrement financier qui, selon de nombreux observateurs, aurait pu faciliter les dérives.
Cette affaire révèle aussi, plus profondément, un dysfonctionnement structurel, audits internes inexistants ou insuffisants ; manque de transparence dans l’attribution des marchés ;
confusion entre fonds publics et revenus para-publics, rendant la traçabilité difficile ; retards inexplicables sur des chantiers pourtant financés.
Selon le SNAPTOUR, il est impossible qu’un tel montant se soit évaporé sans la complicité ou la négligence d’autres acteurs, au sein du ministère ou dans les structures partenaires. Le syndicat réclame une enquête indépendante, étendue à l’ensemble de la chaîne administrative, afin de mettre à jour les responsabilités mais aussi les failles systémiques ayant rendu possible un détournement d’une telle ampleur.
À l’heure où le pays ambitionnait une relance du tourisme, cette affaire ébranle la confiance des agents, des investisseurs et de la population. Elle pose avec acuité la question de la gouvernance, de la transparence des dépenses publiques et de la crédibilité des politiques sectorielles.
Face à ce qui s’apparente à un scandale majeur, le syndicat interpelle Son Excellence le Président de la République, Chef du Gouvernement, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire, dans l’intérêt de la transparence, de la justice et de la bonne gouvernance.
Clemy
