Soucieux du développement et de la construction économique de notre pays, Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat ( CGP) ne cesse de mettre à contribution son expertise. Cette fois, le patron du CGP propose au gouvernement une stratégie articulée autour de 15 points. Pour lui, Concernant le soutien à l’emploi et la compétitivité-talent, il convient de :
– Réduire les cotisations sociales patronales des entreprises en grande difficulté.
– Baisser de 25 % le taux global de cotisations patronales pendant les 6 premiers mois de reprise de l’activité est pertinente pour aider les entreprises en grande difficulté à reconstituer des liquidités et pour soutenir le maintien de l’emploi.
– Exempter de charges sociales les heures supplémentaires jusque fin 2023. Ce pour répondre aux besoins des entreprises dont l’activité augmente fortement à la
suite du ralentissement de ces derniers mois.
– Renforcer la compétitivité-coût des entreprises dont l’activité est en croissance, pour apporter un gain de pouvoir d’achats aux salariés concernés, et donc in fine soutenir la consommation.
– Exempter de cotisations sociales les TPE qui embauchent pour la première fois. Cette mesure, inspirée du régime belge, consiste en une exemption de cotisations
patronales pendant 12 mois pour le premier emploi créé par une TPE.
– Mettre en place très rapidement la Chambre de Commerce qui devrait proposer de maintenir cette mesure de 2023 à 2024, avant d’évaluer la pertinence d’en faire une mesure pérenne.
– Supprimer les cotisations patronales des entreprises nouvellement créées. Cette suppression devrait être maintenue pendant la première année de vie de l’entreprise des cotisations patronales est une bouffée d’air frais qui pourra favoriser la réussite des projets entrepreneuriaux alors qu’il est difficile pour un entrepreneur d’atteindre la rentabilité pendant les premiers mois voire la première année d’activités, tout comme de dégager le revenu espéré.
– Moderniser le droit du travail pour inciter le maintien et le retour dans l’emploi, renégocier les accords passés avec les pays voisins concernant le télétravail (traitement fiscal et social) pour plus de flexibilité du dispositif. De manière plus large, les obstacles d’ordre juridique et administratif au télétravail doivent être levés, notamment en matière de protection des données et de responsabilité en cas d’accident.
– Prévoir un temps de travail davantage flexibilisé, ceci afin de l’ajuster aux besoins de chaque entreprise en fonction de ses spécificités. Les accords sur le sujet devraient préférablement se conclure au sein de l’entreprise.
– Aller vers un interlocuteur unique représentant les salariés permettrait de fluidifier le dialogue social et d’aboutir plus rapidement à la mise en place de nouvelles formes d’organisation du travail.
– Relever le taux maximal de remboursement de l’aide à la formation professionnelle continue en entreprise. De nombreuses entreprises vont devoir diminuer leurs dépenses de formation continue en raison de la diminution de leurs liquidités. Or, la requalification et la montée en compétences des effectifs seront des enjeux importants dans les prochains mois face à la transformation de certaines activités.
C’est ainsi que l’augmentation du taux maximal imposable remboursable est essentiel. Ce taux maximal atteint aujourd’hui 15% du montant annuel investi dans le cadre du cofinancement de leur plan de formation. Il pourrait atteindre 25% pour les années 2023 à 2024.
En outre, le taux spécifique de 35% imposable pour les frais de salaire des participants ne disposant pas de diplôme reconnu et ayant une ancienneté dans l’entreprise inférieure à 10 ans, ou ceux âgés de plus de 45 ans au début de la mise en œuvre du plan de formation de l’entreprise, devrait lui aussi augmenté pour être porté à 50%, en raison de la plus difficile reconversion de ces deux catégories de bénéficiaires.
– Accélérer l’« upskilling » et le « reskilling » c’est-à-dire des mesures de formation et de compétences à de la main-d’œuvre à court terme. La relance passera par la montée en compétence des salariés (upskilling) pour améliorer la compétitivité des entreprises et par la requalification des actifs (reskilling)sur les jobs du futur. Le développement du « compétence making », la nouvelle stratégie nationale pour l’apprentissage et les programmes pilotes d’upskilling sectoriels sont certaines des actions à mener pour élever la compétitivité de la main-d’œuvre, en complément des mesures décidées suite à la réunion du Comité de coordination tripartite à mettre en place.
– Viser un « phasing out » graduel et non-abrupte des aides de type « soutien au chiffre d’affaires des indépendants ». Certaines mesures prises dans l’urgence de la crise sont directement dédiées aux travailleurs indépendants, afin de pallier la double problématique des plus grandes difficultés des microentreprises et de la moindre protection sociale des travailleurs indépendants. L’impact négatif de la crise sur l’activité économique perdurant, certaines de ces aides doivent être reconduites durant les prochains mois et en 2024, avec possiblement une plus grande sélectivité dans les secteurs aidés et une diminution progressive des montants alloués.
– Favoriser les activités des indépendants disposant de compétences particulières, mettre en place un passeport talent spécial « création d’entreprise », sur le modèle français, dédié aux indépendants étrangers hautement qualifiés, par le diplôme ou l’expérience, pour toute mission de plus de 3 mois au sein d’une start-up, PME ou grande entreprise. Aligner le régime de sécurité sociale des indépendants sur celui des salariés. Ces derniers n’ont pas pu, contrairement aux salariés, bénéficier du chômage partiel assurant le maintien d’un revenu.
– Etendre le bénéfice de revenus de remplacement aux indépendants qui cotisent régulièrement à la sécurité sociale, leur permettra non seulement de maintenir leur propre emploi, mais également de développer leurs activités et de créer de nouveaux emplois, tout en surmontant les crises telles que celle que nous connaissons actuellement.
La rédaction