À compter du 1er novembre, le ticket modérateur passera de 20 % à 50 %. C’est la nouvelle orientation prise par la CNAMGS dans le cadre de la révision de la liste des médicaments remboursables. Une mesure lourde de conséquences, annoncée sans réelle communication jusqu’à présent.
Initialement prévue pour juillet, cette réforme avait été suspendue faute d’explications claires. Les professionnels de santé avaient alors appelé à une concertation pour alerter sur l’impact direct pour les familles, les enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques.
Depuis, aucun message officiel, aucune campagne d’information, aucun éclaircissement n’a été apporté. La CNAMGS est restée silencieuse.
Concrètement, les patients devront désormais assumer la moitié du coût de leurs médicaments. Cette hausse intervient dans un contexte difficile, marqué par la suppression de plusieurs aides publiques comme la gratuité des transports ou les subventions sur le carburant et renforce la pression sur des populations déjà fragilisées par la vie chère.
Il est important de souligner que cette décision ne vient pas des pharmaciens. Elle résulte d’un changement de politique décidé sans concertation ni anticipation.
Plus inquiétant encore, cette mesure semble en contradiction avec les engagements du chef de l’État, qui a toujours défendu l’accès équitable aux soins et la protection des plus vulnérables.
Faire supporter 50 % du prix des médicaments aux patients, sans accompagnement ni information, va à l’encontre de cette vision sociale.
Dans ce contexte, il est urgent que le ministère des Affaires sociales et de la Santé clarifie sa position. Les professionnels attendent des réponses. Les citoyens, eux, méritent d’être informés et protégés.
Il en va non seulement du droit à la santé, mais aussi du bien-être de milliers de familles déjà confrontées à la flambée du coût de la vie. Une réforme d’une telle ampleur ne peut être imposée dans le silence et l’improvisation.
Edouard Dure