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Focus sur maman Adel: et si la femme sauvait l’agriculture de demain?

Présidente de l’Union de la coopérative de Remboué, Adel Nkagha MBA , 55 ans non révolu exploite avec ses congénères 5 hectares par agricultrices à Remboué, petite bourgade de l’estuaire, dans le deuxième canton du département du Komo Kango. Sur cette terre, elle s’est lancée dans la plantation à la transformation de la banane en farine et en cheaps. Pour maman Adel celà relève parfois du parcours du combattant. Même si d’aucun affirment que  » la femme sauvera l’agriculture de demain « …

Ongles soignés, teint claire et visage tracé par l’effort. Avec son regard franc qui en dit long. Maman Adel retrace les films de ses débuts. Son attachement à l’agriculture, de la plantation de la banane à sa transformation en cheaps.

Tout a commencé dans son adolescence, Adel aide son père et sa mère dans les plantations de cacao et de bananes. Lors de la récolte c’était la fête. Et tout le monde mettait les mains à la patte. Tantes, cousins, neveux. C’est cet amour du travail convivial et accompli qui l’habite jusqu’à présent.

Avec un père dure et sévère qui inculque parfois les règles de la vie par les coups. Dont le premier était un mariage forcé où par la suite elle s’enfouit sur Libreville.

Dans la capitale gabonaise, maman Adel se retrouve toute seule, elle décide donc de se lancer dans la vente du poisson pour s’en sortir, avec la somme que lui avait remis son frère, aîné, pour cette nouvelle aventure.<< j’ai fait les études jusqu’en classe de 3 ème. Et mon père m’a envoyé dans un mariage où je ne voulais pas. J’ai fui donc le village pour Libreville grâce à l’argent que m’avait remis mon aîné. Et sur place ici, comme je n’avais personne je me suis lancé dans la vente du poisson>> .

Après un certains temps dans le poisson, elle prend le chemin de la Remboué à l’aide d’un ami magistrat, pour extraire de l’odika. Dans cette bourgade, les souvenirs renaissent avec son attachement à la forêt, à l’agriculture. << En 2000, j’ai croisé un ami magistrat qui m’a emmené à Remboué pour prendre l’odika et venir revendre. La bas la forêt m’a intéressé. Après mon ami m’a aidé pour que lance ma plantation de bananes. Sauf qu’avec la maladie et le décès de maman je me suis retrouvé avec plus d’un million de dette. Grâce à mon attachement à la terre, je suis retourné à Remboué, j’ai ma plantation et avec ma première production j’ai remboursé l’intégralité de la somme que je devais>>.

Sur les terres de Remboué, Adel Nkagha MBA se lance dans l’exploitation de subsistance avec d’autres femmes sous forme de coopérative familiale. En 2005, le ministère de l’agriculture et le FAO rentre dans le cercle fermé des coopératives des femmes de Remboué. Ils les identifient, les forment et les réunirent en l’Union de la coopérative de Remboué.

Le travail ne demeure pas facile. Avec le mauvais état de la route et la banane qui pourrissaient, les femmes sollicite à nouveau le ministère de l’agriculture. Cette fois ci pour apprendre les méthodes de transformation de la banane, pour empêcher le gaspillage de celle-ci. Trois mois auront suffit pour acquérir toute l’expertise nécessaire à maman Adel devenu au fil de temps, présidente de l’Union des coopératives de Remboué.

Engagée dans la démarche avec toute sa famille, la coozouma, sa coopérative d’origine, maman Adel manque encore d’un matériel adéquat pour plus de rendement dans sa transformation de bananes en cheaps. Elle travail à l’artisanal. Un petit four fabriqué par les ferronniers et des tranchette acheté dans la place pour le découpage de la banane. Mais elle voit tout de même s’est effort récompensé. << on a beaucoup de problèmes. Les moyens de transformation nous limite. L’emballage. Les dépenses sont plus que les recettes. Et cette difficile concurrence au niveau de la distribution. Mais on vit avec on paie la scolarité des enfants. On se nourrit, se soigne…c’est pas la belle vie. Et avec l’aide de la direction général de la pauvreté qui nous a formé et ont saisi par ailleurs les grandes surfaces de distribution, on voit là nos efforts commencé à être récompensé>>.

Toujours à la recherche du meilleur pour sa coopérative, Adel Nkagha MBA multiplie ses démarches, picore des adresses dans les livres et sur internet. Elle cherche des partenaires, des organismes pour assister à des forums, des conférences, des salons ou des foires agricoles international. Avec son rendement faible, elle ambitionne de fournir 5000 pots à ces clients qui à l’heure actuelle n’en reçoivent qu’une centaine.

Derrière ses lunettes, son visage s’illumine à l’énoncé de ses projets. A la question de la retraite, elle sourit et dit << je suis fille de cultivateur et cultivatrice. Et nous n’avons pas de week-end ou de vacances. Je sens parfois mon corps qui fatigue, mais c’est supportable, et il faut que je bouge j’ai encore beaucoup à apprendre>>.

Aujourd’hui la femme joue un rôle plein et entier dans le paysage agricole, de la plantation à la transformation. Mais ce n’est pas toujours facile de s’imposer. Et si l’État à travers sa politique de crédit aux projets générateurs de revenu s’y intéressait un peu plus. Le lendemain de l’agriculture, de la plantation à la transformation, c’est pas obligatoirement Olam…

Édouard dure

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