Au regroupement du village Bolossoville-Meleme et du village Belfort, les populations exigent la signature du cahier des charges contractuelles avec les opérateurs économiques qui exploitent les forêts de leur localité.
Ce sont les deux sociétés forestières, TTIB (Tropical Timber Industry Board) et CDG (Compagnie Dan GABON) qui exploitent le bois dans cette localité.
Depuis quelques années, ces opérateurs travaillent sans avoir signé de cahier des charges contractuelles. Or, il s’agit d’une obligation légale confirmée dans l’arrêté 105/MFEPRN/SG/DGF/DDF/SACF du 6 mai 2014 fixant le modèle de cahier des charges contractuelles.
Les exploitants forestiers doivent ainsi contribuer au développement des communautés à travers un fonds de développement local qui doit être géré de manière transparente grâce à un Comité de Gestion et de Suivi des Projets (CGSP) afin de mettre en œuvre des projets de développement au bénéficie des communautés.
Ce CGSP est composé du Gouvernorat ou de la Préfecture, des Collectivités locales, de l’administration forestière, du concessionnaire forestier et bien sûr des représentants des communautés. Dans ce processus, la province du Woleu-Ntem avait pris un certain retard, même si depuis deux ans, plusieurs cahiers des charges contractuelles ont été signés, notamment avec la société Rougier. Mais certains continuent à retarder ce processus qui est une obligation depuis 2014.
L’équipe de l’ONG Conservation Justice dans le cadre de ses activités d’information auprès des populations villageoises s’est rendue au département du Haut-Ntem, au nord du GABON dans la province du Woleu-Ntem, plus précisément au village de Bolossoville- Meleme et du village Belfort le 7 août 2020 dernier.
Un déplacement qui aura permis à l’ONG d’être au fait du litige qui oppose les villageois aux deux entreprises d’exploitation forestière de cette région.
Comme l’explique ici un notable en colère. « Depuis deux ans, les opérateurs économiques que sont TTIB et CDG n’ont jamais pris cet engagement pourtant exigé lors de l’octroi des permis d’exploitation >>
Ils ont avisé d’un éventuel mouvement d’humeur dont la conséquence serait une interdiction de couper le bois dans « leur forêt » si ces opérateurs ne respectent pas leurs engagements.
Une situation que les communautés villageoises et l’ONG Conservation Justice déplorent et relèvent que les populations villageoises subissent en général la présence de ces opérateurs économiques sans bénéficier de la mise en place de projets de développement.
Même si la mise en œuvre de ces projets pose souvent d’autres difficultés, la première étape est la signature des cahiers des charges contractuelles, suivie de la validation des projets qui pourront être développés grâce au fonds de développement local que les sociétés forestières doivent alimenter en fonction de leur production (800 FCFA/m3 exploité) depuis 2014.
Cependant, depuis une année, l’administration forestière a fait certains efforts et progrès mais certaines lenteurs demeurent manifestement au niveau local. Toute fois, cela ne devrait pas empêcher l’alimentation, même rétroactivement, des fonds de développement local.
La rédaction