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Poche de sang: au plus près du transfusé!

Pour être transfusé, ce n’est pas au patient ou à un membre de sa famille de se déplacer pour Se procurer la poche de sang. Longues attentes, erreurs de prescription sur le bon du médecin demandeur, salle bondée…

Et si l’hôpital demandeur s’occupait de tout, du transport de l’échantillon de sang du malade, à celui de la poche de sang? Que prévoit la loi ?

Six heures du matin dans une clinique de la place.
À l’accueil la voix traduit l’urgence, le patient un jeune de 15 ans victime d’une agression perd visiblement beaucoup de sang. C’est sa famille qui l’a conduite à la clinique, il faut intervenir rapidement.

Quatre poches de sang pour une transfusion sanguine urgente sont demandées, la perfusion est placée, l’oxygène branchée et le médecin va se rapprocher de la famille pour remettre un bon de poche de sang.

Sauf qu’arrivé au Centre Nationale de Transfusion sanguine (CNTS), il y’a des formalités, vérification du groupe sanguin du malade, tests de compatibilité… Et dans la panique, le parent déboussolé n’arrive plus à répondre correctement aux questions posées. Trop d’informations essentielles manquent sur le bon. Et l’envoyé n’a pas le contact du Médecin afin d’édifier les agents du CNTS.

Il faut donc repartir à la clinique, d’autres problèmes se posent, l’absence de transport, les embouteillages, l’argent….le temps le principal ennemi ne fait que s’écouler. De l’autre bout, le pronostic vital du patient est plus que critique…. Il faut du sang dans les minutes qui suivent ou le jeune trépasse.

Des cas comme celui ci, le centre n’en veut plus. Les parents ne doivent pas transporter les poches de sang. Le déplacement et les allers et venues inutiles doivent être évités. Le docteur Olivier REBIENOT PELLEGRIN, Directeur Général du Centre parti de ce constat avec l’autorisation du Ministre d’État à la Santé a décidé d’appliquer la loi « il y’a l’arrêté 086 fixant les normes du secteur de la santé, qui fixe l’organisation des services des structures sanitaires, qui parle du circuit du sang, de l’organisation du circuit transfusionnel et de l’organisation de la transfusion au Gabon.

Il ya les Directives Nationales portant circuit transfusionnel, et celles sur l’utilisation rationnelle du sang en pratique clinique. Dans les Directives Nationales sur le circuit Transfusionnel il est clairement indiqué que c’est l’établissement demandeur qui assure le transport des échantillons du donneur et de la poche de sang. Aujourd’hui Madame le Ministre d’État à la santé nous a demandé d’appliquer ces directives signées depuis 2017 » explique t-il.

La poche de sang doit se retrouver au plus près des malades à transfuser. Dans les textes qui organisent les Centres Hospitaliers Universitaires et les Hospitaliers régionaux, il est prévu des banques de sang qui devraient s’approvisionner et collecter les poches de sang. Mais l’absence de ces dernières entraine la mobilisation des parents de malades dans le circuit du sang. On oublie ainsi que les proches sont aussi en situation de stress. Ce sont des instants où ils ont besoin de soutien également.
Pour le Directeur Général du centre toutes les structures où l’on transfuse doivent s’arrimer à l’application des textes. En commençant par les privés qui utilisent près de 20% des poches du centre. Les risques sont trop importants pour que cette anarchie continue. La non conservation à température constante, la dégradation des produits sanguins lors du transport, la contamination…

« Nous devons respecter la loi et nous arrimer aux normes internationales. Le transport en fait parti. Il est question pour nous de diminuer le stress des parents, l’attente, la souffrance. La poche de sang doit être à l’hôpital. Nos missions sont claires: collecter, qualifier, sécuriser, distribuer et non dispenser » rappelle le docteur Olivier REBIENOT PELLEGRIN.

L’an dernier les structures privées avaient été informées. Par l’entremise des circulaires, des réunions et aujourd’hui le centre passe à l’action. Et des sanctions sont prévues pour les contrevenants.
Les structures publiques sont également concernées. Le centre ambitionne accompagner chaque établissement dans la mise en place d’une banque de sang, les gros centres seront prioritaires. Ici l’objectif est d’externaliser la dispensation au plus près du malade, pour réduire le temps de la mise à disposition de la poche, réduire le stress et permettre aux médecins d’intervenir rapidement dans les cas de transfusions urgentes.

 » Nous irons progressivement, In fine l’objectif est que cette dispensation se fasse à l’hôpital, pour le suivi des actes transfusionnels, car il peut y avoir des réactions, pour la traçabilité des produits sanguins, pour l’usage rationnel du sang, car il y’a beaucoup de gaspillage. Beaucoup de poches périment dans les services près de 45% de notre production.

Ces banques de sang hospitalières permettront également d’organiser des comités qui vont discuter des problèmes autour de la transfusion  » relate le responsable du centre.

Les provinces ne sont pas en reste. Un peu plus loin, il sera question de procéder avec les banques de sang à l’intérieur du pays à la vérification de la qualité du sang de sorte qu’elle soit la même dans chaque chef lieu de province et départements. Autour de ce programme, il ya une famille, un malade et une vie…. C’est ce triptyque que le docteur Olivier REBIENOT PELLEGRIN tient à cœur.

Édouard Dure

 

Édouard Dure

 

 

 

 

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