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Gabon: quand les lobbies des médicaments asphyxient Santé Pharmaceutique

Située dans la Zone économique de Nkok, Santé Pharmaceutique, 3 ème usine de fabrication des médicaments en Afrique, va-t-elle céder à «certaines forces économiques» qui veulent sa tête et dont les responsables politiques de tous bords font hypocritement mine d’ignorer la puissance et l’influence?

Les coups pleuvent de partout: campagne de sabotage de ses produits, perversité des distributeurs… les lobbies des médicaments installés depuis des lustres au Gabon ont mobilisé tous les leviers d’influence à leur disposition pour torpiller le travail de Santé Pharmaceutique, en empêchant que ses médicaments ne soient accessibles dans toutes les officines pharmaceutiques du pays.

Face à Santé Pharmaceutique qui faciliterait la production locale de médicaments moins chers, le lobbying sans pitié pour les populations préfère des médicaments trop onéreux qui mettent en péril les systèmes de sécurité sociale.

Les gros distributeurs qui se font du beurre avec les produits importés mènent une guerre de l’ombre contre la production locale proposée par Santé Pharmaceutique. Une offensive acharnée et déloyale.

Rassemblés dans « une large coalition de conservatismes et d’intérêts établis », les lobbies des médicaments sont prêts à réussir leur travail de sape. L’influence qu’ils ont eue sur les différents gouvernements de l’ ancien régime et la bataille qu’ils mènent contre Santé Pharmaceutique, qui a pourtant l’exclusivité de près de 21 médicaments sur le marché national, expliquent en grande partie que rien ne marche pour cette usine. Les commandes se font attendre et ses médicaments courent à péremption pour être enfin détruit.

À l’origine, Santé Pharmaceutique, qui travaille en étroite collaboration avec L’Agence du Médicament, a été créée pour garantir la production des médicaments de qualité au Gabon et commercialisés à des prix raisonnables. À son lancement, Santé Pharmaceutique n’avait pas soulevé les foules ni braqué les projecteurs. Les lobbies l’avaient magnifiquement ignoré, sans sentir la menace. C’est à partir du moment qu’elle a commencé à produire des génériques qui peuvent couvrir l’ensemble du territoire national en médicaments, lorsque les citoyens ont présenté leurs intérêts qu’ils ont pris peur et commencé à se mobiliser. Ils ont lancé leur opération de sabotage.

Pour de nombreux experts, ces mêmes lobbies obligent les populations à s’approvisionner en médicaments importés hors de prix. Cette nouvelle affaire ne risque pas de passer inaperçue. Peut-être une nouvelle bataille à mener pour le ministre de la santé.

Clemy

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