Justice : les Bongo au cœur du plus grand scandale d’État

Au Gabon, la chute du régime Bongo a ouvert une ère nouvelle, celle de la justice. Des centaines de milliards de francs CFA détournés, une élite politico-financière dans le viseur, et un peuple qui réclame des comptes. Pour la première fois, l’impunité vacille.

266 milliards de francs CFA. C’est la somme déjà identifiée par la justice gabonaise sur des comptes liés à la famille Bongo. Des flux suspects, étalés sur plus d’une décennie. Une goutte d’eau, selon les enquêteurs, dans un océan de détournements organisés.

La fin du régime, en août 2023, a mis un terme à plus de 50 ans de pouvoir dynastique, révélant un pillage systématique au sommet de l’État.

Au cœur de l’affaire, Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia, et leur fils Noureddin. Tous trois sont visés par une enquête tentaculaire pour détournement de fonds publics, blanchiment, enrichissement illicite et rétrocommissions et  bien d’autres.

Les preuves sont nombreuses. Deux appartements à Paris achetés par Noureddin via des commissions illégales sur des contrats militaires, des villas à Dubaï, des comptes offshore, des yachts de luxe. Des soupçons pèsent aussi sur un trafic de pétrole brut avec des navires sous pavillon gabonais.

Pendant que ce système s’enrichissait, le pays s’effondrait. Des écoles sans toits, des hôpitaux sans matériel, des routes en ruine. Une jeunesse livrée à elle-même, entre exil et résignation. L’écart entre une élite privilégiée et une population appauvrie etait devenu insupportable.

Aujourd’hui, la famille Bongo dénonce un procès politique. Mais les documents bancaires, les saisies et les enquêtes internationales apportent des preuves solides, loin des spéculations.

Le président Brice Oligui Nguema a promis de « rendre au peuple ce qui lui a été volé ». La saisie des biens mal acquis n’est qu’un début. À l’image de la France ou des États-Unis, le Gabon s’engage dans la lutte contre les prédateurs économiques.

Ce que d’anciens dignitaires qualifient de « persécution« , les Gabonais l’appellent réparation. Ce que certains dénoncent comme de « l’acharnement« , le peuple l’exige au nom de la justice.

Dans les marchés, les taxis, les foyers, le mot « justice » circule comme une promesse nouvelle.
« Ce n’est pas la vengeance qu’on cherche », dit Léon, jeune diplômé sans emploi. « Juste que ceux qui ont volé rendent ce qu’ils ont pris. »

À Libreville, les visages sont graves, mais l’espoir renaît. Le chemin sera long, la reconstruction difficile. Mais le Gabon avance, avec une idée simple, puissante, plus jamais ça.

L’histoire s’écrit autrement. Guidée par le droit, fondée sur la vérité. Le Gabon ne reculera pas. Il n’a plus peur. Il se relève.

Car désormais, la justice n’est plus un mot creux, mais une lame affûtée. Et dans cette lame, le peuple voit enfin son reflet.

Clemy

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