LES AGENTS DÉFLATÉS DE LA DÉFUNTE CAISSE NATIONALE DE GARANTIE SOCIALE DANS LA DÉTRESSE INTERPELLENT L’ÉTAT

L’ex-Caisse Nationale de Garantie Sociale, ou C.N.G.S, représente un chapitre douloureux dans l’histoire des dispositifs d’assurance sociale au Gabon. À travers la lettre adressée au Président de la République, BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA, les agents de cette institution désabusée expriment une indignation justifiée face à des violations systématiques de leurs droits et à un traitement dégradant qui dure depuis près de deux décennies. Cette situation soulève des questions fondamentales sur la gestion des ressources publiques et sur la responsabilité de l’État envers ses employés.

Tout d’abord, il est essentiel de rappeler le contexte de la liquidation de la C.N.G.S en 2007, qui a été initiée par l’ordonnance n°0002/2007/PR. Cette décision visait à transférer les activités de la C.N.G.S à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) tout en assurant un redéploiement équitable du personnel. Cependant, ce plan a été violé par certains responsables de l’époque. Leur mépris pour les dispositions légales a conduit à des injustices inacceptables, notamment l’absence de transfert de personnel et le non-respect du plan social pourtant financé par l’État.

La lettre met en lumière la souffrance des anciens employés de la C.N.G.S, appelés « indignés », qui se sont retrouvés sans revenu pendant dix-huit ans. Cela soulève une question éthique cruciale : comment un gouvernement peut-il ignorer les droits d’une partie de sa population, surtout lorsqu’il s’agit d’individus ayant contribué au développement de la nation ? Les signataires demandent des comptes sur les milliards de francs CFA alloués à la C.N.G.S sans que des mesures concrètes ne soient mises en œuvre pour leur bien-être.

De plus, les interrogations posées par les agents de la C.N.G.S ne se limitent pas seulement à leur situation personnelle. Elles touchent à l’intégrité du système de protection sociale au Gabon et à l’efficacité des institutions. Pourquoi des fonds publics, destinés au bien-être des employés, ont-ils été mal administrés ? Pourquoi les responsables impliqués dans ce fiasco n’ont-ils pas été tenus responsables de leurs actes ?


En effet, depuis 2007, ces agents ont été confrontés à des années de précarité et de disqualification sociale. Leur demande est un cri de détresse face à une existence marquée par une clochardisation qui, selon leurs assertions, a duré près de dix-huit ans. Ils interpellent le Président sur son rôle et la nécessité d’agir pour restaurer leur dignité et leurs droits.

Le recours à des ordonnances injustifiées, au mépris des engagements sociaux, pose un réel enjeu sur la gouvernance et la responsabilité des dirigeants. Dans un contexte où les services publics sont censés garantir une sécurité sociale, le non-respect de ces engagements par les autorités crée un climat de méfiance et d’agitation parmi les citoyens qui se sentent lésés.

Les agents de la CNGS réclament des réparations justes pour les préjudices subis, allant des paiements de cotisations à la sécurité sociale, à la réparation des droits légaux et des dommages causés par ces années de précarité. En présentant leur cas, ils appellent à une prise de conscience de la part des autorités sur l’impact de leurs décisions sur la vie des citoyens. Ils demandent également une remise en question des pratiques qui ont maintenu le statu quo, à savoir la continuité d’une gestion fallacieuse du personnel et des ressources.

La situation des agents de l’ex-CNGS s’inscrit dans une dynamique plus vaste de redressement social au Gabon. Le constat de leur détresse, longtemps ignorée, nécessite une attention urgente et des réponses concrètes de la part des décideurs politiques. Ces agents ne demandent pas seulement des compensations financières ou un retour à la normale, mais la restauration de leur dignité en tant que citoyens gabonais. La mise en oeuvre d’un dialogue constructif entre le pouvoir et les citoyens pourrait constituer un tournant décisif vers un véritable changement. La situation actuelle ne doit pas être perçue comme une fatalité mais comme un appel à la justice sociale et à une gouvernance responsable.

La lettre des agents de l’ex-C.N.G.S fait résonner un cri de détresse qui ne peut être ignoré. Elle interpelle non seulement l’État gabonais, mais aussi la conscience collective des Gabonais concernant la justice sociale et la responsabilité gouvernementale. Le chemin vers la redressement et la réalisation des droits de ces agents est encore long et semé d’embûches, mais il est crucial pour le rétablissement de la dignité humaine. Une solution rapide et équitable s’impose non seulement pour réparer les injustices passées, mais aussi pour garantir un avenir où chaque Gabonais, quel que soit son statut, jouit des droits et des protections qui lui sont dus.

WARREN-AYMARAS

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