Un rire, un élan, une balançoire. Puis, le fracas. Celui du métal rouillé qui cède. Celui d’une vie qui s’éteint.
Le drame s’est joué en quelques secondes, ce mardi 27 mai 2025, sur le plateau sportif du lycée technique Jean-Fidèle Otando, à Port-Gentil. Christ Bitolo Mbou, 14 ans, élève en classe de Seconde, a trouvé la mort après l’effondrement d’un poteau de balançoire. Un moment d’insouciance devenu tragédie, selon une source médiatique.
Ce jour-là, la cour résonnait encore des éclats de voix d’une récréation animée. Comme beaucoup de ses camarades, Christ s’était dirigé vers les balançoires, vestiges d’un autre temps. Selon plusieurs témoignages, la structure présentait des signes inquiétants de vétusté : métal rouillé, barres branlantes, absence manifeste d’entretien.
Le drame est survenu soudainement. L’un des poteaux, rongé par le temps, s’est effondré, frappant l’adolescent de plein fouet à la tête. La mort a été instantanée.
Les cris ont fusé. Les élèves sont restés figés, sidérés. Puis est venu le silence — celui qui suit l’horreur, la stupeur, l’incompréhension. Les autorités scolaires ont immédiatement alerté les secours. Le médecin légiste, arrivé sur place, n’a pu que constater le décès.
Devant l’établissement, des parents affolés se sont rassemblés. Certains en larmes, d’autres en colère. À l’intérieur, élèves et enseignants sont sous le choc. Un professeur murmure, la voix brisée, « Ce n’est pas possible… Pas lui. »
Saisi en urgence, le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête. Il s’agit de déterminer les circonstances exactes de l’accident, et surtout d’identifier les éventuelles défaillances en matière de sécurité.
À Port-Gentil, capitale économique du Gabon, l’émotion dépasse largement les murs du lycée. Le nom de Christ Bitolo Mbou est sur toutes les lèvres. Il est devenu, bien malgré lui, le symbole d’une jeunesse fauchée là où elle aurait dû être en sécurité, à l’école.
Ce mois de mai devait marquer les derniers jours de cours, les révisions d’examens, les rêves de vacances. Il ne reste qu’une chaise vide, un cahier refermé à jamais, une famille brisée.
Le lycée Jean-Fidèle Otando n’oubliera pas. La ville non plus. Christ est parti. Mais il laisse derrière lui une question brûlante. Combien d’enfants devront encore tomber avant que la vigilance ne l’emporte enfin sur la négligence ?
Ethan De Sillon