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Réforme politique au Gabon : vers une nouvelle ère pour les partis

Le Gabon s’apprête à tourner une page essentielle de son histoire politique. Après dix jours de travaux soutenus, le comité chargé de revoir le cadre juridique des partis politiques a finalisé un avant-projet de loi. Un texte décisif, bientôt remis au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Aujourd’hui, le pays compte pas moins de 104 partis politiques pour seulement deux millions d’habitants. Un foisonnement perçu comme un véritable éclatement du paysage politique national. Beaucoup de ces formations, sans base réelle ni programme défini, fonctionnent en roue libre. Certaines n’auraient été créées, selon certains observateurs, que pour semer la confusion et affaiblir l’opposition.

La réforme entend mettre de l’ordre dans ce capharnaüm. Finis les partis coquilles vides. Le nouveau texte prévoit des conditions drastiques pour exister légalement : siège fonctionnel, participation régulière aux scrutins, transparence financière… En somme, un tamis serré destiné à ne laisser passer que les formations sérieuses et structurées.

Le comité à l’origine de cette refonte est composé de 35 membres, issus de toutes les sensibilités politiques. Installé le 14 mai par décret présidentiel, il a entamé ses travaux le 19 mai, sous la houlette du ministère de la Réforme des institutions.

« Ce n’est pas une chasse aux partis. C’est un appel à plus de rigueur et de responsabilité », insiste Michel Menga M’Essone, l’un des membres du comité. Il s’agit, dit-il, de “nettoyer sans exclure”, d’assainir la scène politique sans tomber dans l’épuration idéologique.

Même son de cloche du côté du ministre en charge de la Réforme des institutions, François Ndong Obiang, qui parle de “refondation démocratique”. « Il faut en finir avec les partis de façade. Ce que nous voulons, c’est une démocratie vivante, représentative, crédible. »

Cette réforme s’inscrit pleinement dans la dynamique de la Ve République, proclamée le 3 mai dernier. Elle en est même, à bien des égards, l’un des premiers jalons structurants. Car derrière la volonté de rationalisation, c’est une nouvelle culture politique que le gouvernement veut instaurer. Plus exigeante, plus claire, plus responsable.

L’avant-projet de loi suivra le circuit législatif classique. Lecture, amendements, vote par les deux chambres du Parlement. S’il est adopté, il pourrait redessiner durablement le paysage politique gabonais.

Moins de partis, mais plus de démocratie réelle. Telle est l’ambition. Dans un pays en quête de renouveau, cette réforme pourrait bien tracer la voie d’un avenir politique plus solide et plus sincère.

Ethan De Sillon

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