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CIMAF Gabon : l’exemple d’une industrialisation amorcée !

La production locale, c’est de cela que se nourrit le développement d’un état. Depuis 2009, le Gabon a mis en place une dynamique industrielle, propre à générer de la richesse et de l’emploi. On peut citer le ciment qui est aujourd’hui transformé sur place. A l’exemple des Ciments d’Afrique (CIMAF), dont l’objectif est d’aller encore plus loin.

Avant même que la chute du  baril du pétrole ne touche l’économie gabonaise, le président de la république avait posé pour l’un des piliers du développement économique, l’industrialisation. Ali Bongo Ondimba l’avait clairement affirmé dès le début de son premier septennat, aucune matière première ne quittera plus le pays sans avoir été transformé. Le chef d’État aura donc opté pour la transformation locale.

Si l’on reprend chronologiquement les événements, le groupe CIMAF est installé au Gabon depuis 2013, avec pour projet, la construction d‘une usine de broyage de ciment. La pose de la première pierre s’était déroulée en présence du Roi Mohamed VI et du Président de la République Ali Bongo Ondimba. Cette nouvelle usine de cimaf Gabon, avec pour capital d’investissement près de 23 Milliards de FCFA aura permis de créer des emplois à plusieurs centaines de Gabonais. C’est est en aout 2015 que cette société entre en production. En juin 2016, elle a été inaugurée par le Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Notons également que le groupe Cimaf a aussi repris en Mars 2014 les 75% d’actions que détenait le géant cimentier allemand Heidelberg au sein de Cimgabon.

Dans le souci de soutenir l’activité industrielle et ainsi protéger l’industrie locale cimentière qui était confrontée à de nombreuses difficultés en tête desquelles la concurrence déloyale inhérente aux importations parfois frauduleuses de ciment, L’État gabonais, en juillet 2017 a pris un arrêté portant interdiction temporaire des importations de ciment au Gabon sur une période de deux ans. Ledit arrêté a été précédé d’un protocole d’accord  signé entre les deux partis, lequel portait essentiellement sur la réalisation d’un certains nombres d’actions, de développement et d’investissement : créations de plates formes régionales  pour approvisionner tout le territoire en ciment, augmentation de l’employabilité pour atteindre 500 emplois à moyen terme et aller à 700 emplois à long terme, favoriser l’entreprenariat local dans la sous-traitance des métiers connexes à la cimenterie (distribution, transport, chargement, etc…), la relance des activités de Cimgabon et le maintien de ses emplois, le lancement des travaux de recherche minière pour de nouveau projet et ce en cas de résultats positifs  des sondages, de construction d’une usine de clinker, etc….

Après un an de recherche et de sondage carottés effectués sur les permis de recherche délivrés par le ministère des Mines en Août 2017, le groupe CIMAF a officiellement annoncé au Premier ministre Chef du Gouvernement, Monsieur Emmanuel ISSOZET NGONDET ainsi qu’aux ministres concernés, par la voix de son vice-président et propriétaire, Monsieur Malik SEFRIOUI, lors des audiences respectives des 5 et 6 Septembre 2018, la décision du Groupe d’investir dans la construction d’une usine de production de clinker pour un investissement d’une centaine de millions d’Euros avec environ 500 emplois en perspective. Cette usine de clinker va emmener à 95% la transformation locale dans le process de production de ciment.

Le Gabon deviendra ainsi , après le Maroc, le second pays où le Groupe Cimaf construira une usine de clinker. Le vice-président a aussi annoncé un second investissement concernant l’extension de l’usine de Cimaf Gabon avec la construction d’une seconde ligne de production ciment d’une capacité de 350 000t/ an d’un coût d’investissement d’une douzaine de millions d’Euros, ramenant  la capacité de production du ciment de Cimaf Gabon à 850 000 t/an. Le lancement de ces investissements se fera une fois la convention d’investissement liée à ces projets et actuellement sur la table des départements ministériels impliqués, sera signée.

Interrogé sur la pénurie de ciment observée durant les mois d’Aout et Septembre dernier, et dont le calme semble être revenu, Alain Ayouné Origuinowet, Directeur Général adjoint pays des deux filiales locales du Groupe CIMAF, Cimaf Gabon et CimGabon , a apporté son éclairage : <<nous avons constaté pour cet été 2018, un réveil subite de la demande du marché de plus de 50% par rapport à la même période des années précédentes. Rien ne laissait présager une telle embellie de la demande car même depuis juillet 2017 avec la signature de l’arrêté interdisant toutes importations de ciment, le marché est resté très morose et ce, jusqu’en Mai 2018 ; Cimgabon est d’ailleurs resté en arrêt à cause de la faible demande. A cela s’ajoute certaines difficultés conjoncturelles inhérentes à la capacité logistique externe qui est souvent limité, notamment le transport maritime via les barges pour approvisionner l’Ogooué maritime  ainsi que le transport ferroviaire pour le Haut Ogooué et les provinces limitrophes. Enfin, le transport terrestre a lui aussi été affectés avec les augmentations successives des prix de carburant qui ont impactés nos partenaires de transport qui les ont répercutés sur nos tarifs contractuels. Dans le même volet du transport terrestre, certaines zones, desservies via Kango ont augmenté leurs prix de transport du fait du pont bascule installée dans cette localité et dont le poids total en charge (PTC) a été limité à 30T au lieu de 40 T comme par le passé.

Bien heureusement, des mesures correctives nécessaires ont été prises et avec le support des administrations compétentes en charge du suivi de nos accords avec l’État, on a réussi à  stabiliser la situation. Des améliorations demeurent et nous y travaillons d’arrachepied.

Pour ce qui est des prix, il faut souligner que jusqu’à présent, nous n’avons pas augmenté nos prix de ciments sortis usine qu’il s’agisse de Cimaf Gabon ou  de Cimgabon et ce malgré les hausses de carburants qui ont pourtant occasionnés des surcoûts dans notre chaine d’approvisionnement en matière première et partant sur nos coûts de production. 

 Enfin, pour ce qui est de la forte montée subite de la demande de ciment constatée ces derniers mois, on peut dire simplement que celle-ci permet de visualiser  et de mesurer la relance de l’activité économique dont le ciment est un indicateur clé, ce qui est un signe d’espoir pour les investisseurs que nous sommes >>, a t- il exprimé.

Pour mémoire, le Groupe Cimaf est présent dans plusieurs pays en Afrique tel que le Mali, Mauritanie, Maroc, Guinée Conakry, Burkina Faso, Niger, Ghana, Côte d’Ivoire, Cameroun, Tchad, Congo, Gabon et en Europe notamment avec deux usines en France.

Cependant une autre information nous a été apporté, celui  du lancement effectif d’un troisième producteur local de ciment, Africacement, situé dans la zone économique et privilégiée de Nkok, qui a commencé à produire localement et à commercialiser son ciment au Gabon, toute chose qui exclut l’idée de monopole de la Cimaf. c’est donc dire qu’il faudra désormais que les autorités compétentes veillent au stricte respect de l’application des textes qui encadrent les opérateurs situés dans cette zone franche et dont le quota d’écoulement de leurs produits dans le territoire local reste limité et encadré.

Nathan Moore

 

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