Le président du conseil gabonais du patronat, Francis Jean Jacques Evouna explique sa position face aux mesures gouvernementales envisagées pour réduire le train de vie de l’état. Dans cet entretien, Francis Jean Jacques Evouna aborde également la question de la loi de finance rectificative 2018 et appel le gouvernement de mettre en place avec les syndicats un pacte de responsabilité et de solidarité qui devra être présenté comme un grand compromis social dont le cœur serait un gel de salaires par l’individualisation des salaires, ce en vue d’une baisse des charges salariales et du coût du travail, proposition perçue comme réponse face à la crise.
Monsieur le Président, Des mesures d’austérités viennent d’être prises par le Gouvernement alors que nous sommes en plein dans le plan de relance économique appuyé par le Fonds Monétaire International. De la volonté de créer des emplois sans entreprises performantes en réalité sans une économie dynamique, à la baisse des salaires dans la fonction publique etc. En votre qualité d’homme de terrain multiforme. N’y a t-il pas là une incohérence grossière dans le choix des politiques publiques dans les domaines politiques, économiques et sociales ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Votre question multidimensionnelle est toute aussi très pertinente car touchant beaucoup d’aspects de notre vie commune, le nouveau management de notre société par nos dirigeants actuels. Avant de répondre à toutes ces interrogations d’actualités brûlantes, Permettez que je vous partage quelques pensées qui m’inspirent. Je voudrais commencer Primo par : la solidarité comme fondement de la société nouvelle. Si l’on croit que le système d’organisation de l’ancien temps est révolu et même rejeter en bloc, il faut promouvoir une société nouvelle qui assure la liberté et l’égalité. La conciliation de ces deux principes repose sur la solidarité – la fraternité du triptyque révolutionnaire. Tous les hommes étant égaux, aucune hiérarchie n’est justifiée. En supprimant la propriété privée, on place les hommes en situation d’égalité réelle et l’on élimine la principale source d’opposition entre eux. La société étant juste et égalitaire, la solidarité donnera tout son sens à la liberté car l’homme le plus libre est celui qui a le plus de relation avec ses semblables. Cela rend l’État inutile : il sera avantageusement remplacé par une libre entente entre travailleurs. Secundo : la lutte des classes : l’histoire de toute société jusqu’à nos jours, c’est l’histoire de la lutte des classes. Cet aphorisme, dès la première page du manifeste de Marx (Parti Communiste) parle de l’importance de cette lutte des classes. Le prolétariat est exploité économiquement et politiquement par la bourgeoisie. Economiquement, parce que la confiscation de la plus-value qui est la différence entre le salaire reçu par le travailleur et la valeur réelle du travail qu’il fourni – entraine sa paupérisation croissante ; politiquement, parce que le système de gouvernement instauré par la bourgeoisie (la pseudo démocratie libérale) n’a comme finalité que de garantir ses propres intérêts et d’asseoir ses privilèges. Mais le prolétariat – de plus en plus nombreux et de plus en plus pauvre – ne peut accepter que cette domination se perpétue sous couvert d’une pseudo-démocratie. Sa lutte, en tant que classe dominée, contre la classe dominante, s’inscrit dans le mouvement dialectique qui commande à l’évolution historique. Elle débouche sur la révolution prolétarienne, qui permet au prolétariat de prendre le pouvoir et le contrôle de l’État. Venant aux réponses à votre question pluridimensionnelle. Je commencerais par vous dire qu’en politique économique il y a des contraintes comme en politique pure c’est une affaire de choix. Il faut choisir des objectifs puis il faut choisir des instruments cohérents avec ces objectifs. Mais il est important de savoir que les autorités ne sont pas totalement libres de choisir car elles doivent respecter un certain nombre de contraintes sachant très bien que certains objectifs de politique économique sont contradictoires. Pour illustrer je vous donne deux exemples. Premièrement : pour rétablir le plein emploi, on applique une politique de relance de l’activité économique en baissant, par exemple tous les impôts. Mais ce nouveau pouvoir d’achat profite d’abord aux entreprises étrangères car l’appareil de production intérieur ne réagit pas assez rapidement à l’augmentation de la demande. En définitive, on réduit le chômage, mais on s’éloigne de l’équilibre extérieur on gonfle le déficit commercial. Deuxième exemple est la théorie économique et l’histoire économique des années 1960 et 1970 qui ont mis en évidence un conflit entre la recherche du plein emploi ou encore la lutte contre le chômage et la recherche de la stabilité des prix ou encore la lutte contre l’inflation plus connu sous le nom de courbe de Phillips. Ceci pour vous dire qu’en économie ce conflit montre qu’on ne peut choisir qu’une seule de ces politiques. Soit on choisit la lutte contre le chômage c’est la politique de relance mais on obtient dans le même temps une hausse du taux d’inflation. Soit on choisit de lutter contre l’inflation, mais cette politique réussit aux prix d’une aggravation du chômage c’est la politique de stabilisation. Pour terminer avec ces illustrations, je vous résume les deux politiques pour démontrer que le plan de relance est sérieusement en train de s’éloigner des objectifs de croissance. Il y a là une grande incohérence en ce que : dans la politique de relance on cherche à stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et embauchent. Une ou plusieurs composantes de la demande sont favorisées : la consommation des ménages, l’investissement des entreprises ou les dépenses publiques. Dans la politique de stabilisation : l’objectif est de lutter contre l’inflation. En réalité on réduit la demande intérieure et on recherche à rétablir les équilibres à savoir ; le budget, la balance commerciale. C’est cela que l’on appelle la politique de rigueur ou politique d’austérité. Peut-être que les autorités gabonaises cherchent à rétablir ou à maintenir ce que l’on nomme parfois les grands équilibres par le biais des quatre objectifs du carré magique par une politique structurelle qui lui permettrait de chercher à améliorer les structures et les bases de l’économie. En ce qui concerne la formation des salaires qui sont fixés par un accord entre le salarié et l’employeur. Il serait utile que le gouvernement soit plus transparent, plus à même de mieux expliciter sa logique de revisiter la masse salariale qui absorbe un budget de près de 726 milliards de FCFA par an impactant ainsi sur une grande partie des recettes que peut attendre l’État pour véritablement mieux assurer l’ensemble de ses charges incompressibles, sachant très bien que la fonction publique reste obèse relativement au nombre réel de nos fonctionnaires. Pourtant ce n’est un secret pour personne, il y a un nombre trop important de fonctionnaires fantômes. Ils représentent près de la moitié des 109 milles que compte notre pays en exagération quand on scrute le niveau de la population active. Je formule le vœu que notre pays ait une meilleure politique des salaires qui correspond à deux éléments à savoir : la fixation du salaire minimum (Smig) et la détermination des salaires de la fonction publique (rémunérations des fonctionnaires). Le Smig doit être un meilleur mécanisme d’indexation sur les prix, c’est à dire que toute augmentation des prix à la consommation soit répercutée sur ce Smig pour que le pouvoir d’achat de ce minimum vital soit préservé. Il faut vous dire que le rôle d’employeur et le plus gros que joue l’Etat par rapport aux fonctionnaires l’amène à fixer une partie des salaires de l’économie. Cette fixation se négocie avec les syndicats, on parle de politique contractuelle dans ce cas. Je voudrais vous rappeler que l’évolution des salaires dans le secteur public a souvent des effets sur les salaires du secteur privé. Je propose humblement aux décideurs dans cette affaire de révision à la baisse de la masse salariale un gel de salaire qui devrait aboutir à l’individualisation des salaires qui correspond à une augmentation individuelle du salaire en rapport avec les qualités professionnelles du salarié. C’est le contraire d’une augmentation généralisée des salaires où, par exemple, chacun voit sa rémunération s’accroitre automatiquement en fonction de son ancienneté dans son lieu de travail. Cette individualisation traduirait la reconnaissance financière du mérite individuel du salarié. Je voudrais en outre vous dire que l’on ne peut épuiser un tel sujet dans un entretien comme celui-ci, sachant qu’il y a beaucoup de chose encore à partager avec l’opinion. J’aurais pu aborder l’épargne salaire ; le salaire d’efficience c’est à dire que c’est lui qui constitue une incitation à la hausse de la productivité de la part des salariés qui pouvait aussi nous amener à parler de cette PIP (Prime d’Incitation à la Performance) etc.… Mais souhaite marquer une pause à ce niveau. Tels sont les quelques éléments de réponse à cette question dense que je puis vous donner de mon point de vue.
Monsieur le Président, le règlement de la dette intérieure de l’État vis à vis du secteur privé dans son ensemble et particulièrement celle des PME semble en danger. Pourtant, le Directeur de Cabinet du Président de la République, a annoncé dans son entretien avec notre confrère Jeune Afrique que 90 milliards de FCFA ont été apurés par l’État depuis son annonce du 9 février 2018. La Ministre BERRE enfonce le clou en annonçant les premières tranches aux PME. Quel commentaire faites-vous à ce sujet, quand on sait que vous suivez depuis près de 6 années ce dossier dette intérieure. Y a t-il véritablement danger en la matière ?
Francis Jean Jacques EVOUNA :Je voudrais dans cette affaire d’apurement de la dette intérieure par l’État, vous dire que je constate les effets négatifs de la politique budgétaire et je formule trois grandes critiques suivantes. La première est liée à l’ouverture des économies aux échanges internationaux. Une politique de relance fondée sur un déficit budgétaire risque de favoriser les entreprises étrangères, les nouveaux revenus distribués enclenchant le mécanisme du multiplicateur au profit des seuls agents économiques étrangers, c’est une manifestation de la contrainte extérieure. La deuxième critique correspond au problème du financement du déficit budgétaire. S’il est financé par la création monétaire, il y a un risque d’inflation. S’il est en revanche, financé grâce à des emprunts auprès des agents économiques, il se pose un problème de l’effet d’éviction. L’effet d’éviction est un phénomène qui conduit l’activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé. Dans le cas d’un déficit budgétaire, le recours à l’emprunt provoque un déplacement des ressources d’épargne disponible vers le secteur public au détriment des autres agents économiques. Le résultat de cet effet est une hausse des taux d’intérêt ; les taux d’intérêt augmentent car la demande de capitaux s ‘accroit, les pouvoirs publics devant aussi proposer une meilleure rémunération pour attirer de nouveaux épargnants. La conséquence de ce phénomène est que les dépenses des agents économiques sensibles aux taux d’intérêt c’est à dire les investissements sont freinés. L’effet d’éviction provoque un ralentissement de l’activité économique. Remarquons toutefois que ce mécanisme n’a jamais été véritablement démontré, bien d’autres causes au niveau des taux de changes par exemple, lorsqu’il s’agit de respecter un accord international de change qui influe des taux. La dernière critique importante de la politique budgétaire, liée elle au financement d’un déficit, concerne le problème de la dette. Plusieurs années de déficits budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette publique en cas de financement de l’emprunt. Un risque important apparaît alors, c’est celui d’un effet boule de neige de la dette. Il s’agit du cercle vicieux suivant : une dette importante implique les versements d’intérêts considérables aux épargnants créanciers de l’État : le poids de ces intérêts, qui sont une charge, c’est à dire une dépense du budget, aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau d’intérêts encore plus important. Pour limiter l’augmentation de la dette publique, il existe des règles plus ou moins automatiques destinées à l’éloigner la tentation des pouvoirs publics de profiter des déficits budgétaires. Vous avez le Pacte de stabilité et de croissance qui peut corriger ce cycle infernal de la dette et nous éviter une crise nouvelle en la matière. Ceci dit, je me permets de dire haut et fort que le financement de l’économie gabonaise si l’on s’en tient au Plan de relance économique (PRE) reste peu favorable malgré 200 millions de dollars que notre pays a mobilisé sur les marché financiers internationaux ; les 100 millions de dollars attendu via l’impôt sur les plus – values exceptionnelles en raison de la vente de Shell Gabon au Groupe Carlyle pour améliorer le solde budgétaire et externes. Les autres organismes internationaux, notamment le FMI, LA banque Mondiale, la BAD et l’AFD ont apporté leur soutien financier aux objectifs macroéconomiques et budgétaires, y compris les efforts pour payer la dette intérieure et extérieure rien de tout ce soutien financier n’a profité à l’apurement de la dette interne qui permettrait une véritable relance économique. Avec 500 millions de dollars c’est a dire : FMI deux fois 98 millions de dollars soit 196 millions de dollars; la Banque Mondiale 200 millions de dollars, la BAD 500 millions d’Euros et l’AFD 75 millions d’Euros, avec autant de moyens financiers, le gouvernement aurait du apurer la dette intérieure de moitié si tant est qu’il considère que c’est 310 sur 400 milliards de FCFA qu’il reconnaît sans avoir intégré la dette de la TVA, les instances au Trésor etc. Les autorités ne devaient pas vider le Trésor Public de sa substance pour la confier à un GIE dénommé Club de Libreville pour penser régler de façon efficiente la dette intérieure où d’ailleurs, les PME sont asphyxiées via ce mécanisme avec les multiples prélèvements injustifiés. Je ne veux pas commenter les annonces faites par le Directeur de Cabinet du Président de la République ou du Ministre BERRE, ils savent ce qu’ils nous disent vérité, utopie ou dilatoire ; Mais en revanche, l’État a versé par le Trésor Public 15 milliards de FCFA au GIE qui connaît sa règle de calcul pour payer les entreprises, au point ou vous avez des entreprises qui ont des paiements parfois de 50, 100 milles FCFA etc. Sommes nous sérieux quand on sait que l’on engage le Président de la République dans cette situation qui impacte le pays négativement ? Alors que 160 milliards de FCFA avaient été annoncé depuis le 9 Février 2018. Je pense qu’effectivement il y un danger que l’économie gabonaise ne trouve pas véritablement le chemin de la croissance. Actuellement je sais que certaines banques qui ne sont pas membres du GIE rachètent les créances de leurs clients sans que cela influe positivement sur la reprise économique malgré quelques espoirs constatés dans le secteur minier et agro industriel où les PME ne sont pas présentes car ce sont elles qui créent de la richesse dans un pays. Autre aberration dans cette affaire de dette intérieure, les autorités annulent les ordonnances de paiements qui sont pourtant inattaquables en droit car c’est la fin d’un processus contractuel, sans toutefois motiver ou justifier cet acte juridiquement. Je suis entrain de voir avec certaines entreprises membres de ma structure patronale comment nous allons attaquer l’État au Conseil d’État pour non seulement réclamer les intérêts de retard du et/ou cumulés par l’État aux entreprises mais aussi demander des dommages et intérêts causés par cette négligence fautive de l’État sans oublier tous les autres préjudices. C’est ce que je peux dire dans le cadre de cette dette intérieure qui reste un serpent de mer pour l’État en réalité une grosse épine sous ses pieds. Comme je l’ai dit pour l’affaire des salaires, il faut une meilleure concertation entre les organisations des PME et l’État pour trouver le meilleur mécanisme d’apurement de celle-ci et même pourquoi pas avec les partenaires financiers du Gabon que sont : le FMI ; la BAD ; la Banque Mondiale et l’AFD, surtout qu’il semble que nous sommes de nouveau reparti pour un énième audit, tout ceci en réalité pour distraire les entreprises et retarder les échéances de paiements. La politique de l’usure quoi …rires.
Monsieur le Président, le gouvernement au travers de deux Ministres d’État a donné une conférence de presse pour expliquer la loi des finances rectificative 2018 et les mesures de redressements des finances publiques. Que dites-vous aux gabonaises qui vous suivent à ces sujets ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Je viens de donner plus haut mon avis sur un certains nombres de mesures donc les plus importantes restent la réduction du train de vie de l’État que je n’ai pas commenté, la restructuration de notre économie par le biais du plan de relance économique PRE et la révision à la baisse de la masse salariale, dispositions dont j’ai donné quelques informations. C’est de façon volontaire que je n’ai pas voulu aborder certains aspects des questions que vous poser car cela risque de nous prendre beaucoup de temps pour édifier l’opinion mais qu’à cela ne tienne, je me permets de vous dire l’essentiel et à titre de rappel, le budget de l’État est un document qui retrace l’ensemble des recettes et des dépenses de l’État pour une année civile c’est à dire du 1er janvier au 31 décembre. Ce budget est préparé par le gouvernement et voté par le parlement. Le budget reçoit le nom de loi de finances, ce sont les différents ministères et administrations qui préparent avec l’aide des ministères financiers Economie et Budget. Un budget est une prévision détaillée des recettes et des dépenses d’un agent économique ou d’un État. La réalisation d’un budget relève ainsi des choix et priorités. Il permet de prendre en compte la nécessité de faire coïncider les recettes et les dépenses. Il faut dire que lorsque les recettes peuvent se relever moins importantes que prévu par exemple les rentrées d’impôts plus faibles en cas de dégradation de la conjoncture susceptible de faire apparaître de nouvelles dépenses, le gouvernement peut modifier la loi de finances afin de répartir différemment les dépenses, on parle alors de loi de finances rectificative encore collectif budgétaire. Pour ce qui est de la conférence de presse que les Deux ministres d’État ont donné, il s’agissait de faire correspondre le budget de l’État ou encore la loi des finances rectificative 2018 aux nouvelles mesures gouvernementales. Je dis à mes compatriotes que le gouvernement peut faire mieux en mettant en place avec les syndicats un pacte de responsabilité et de solidarité qui devra être présenté comme un grand compromis social dont le cœur serait un gel de salaires par l’individualisation des salaires, ce en vue d’une baisse des charges salariales et du coût du travail. Ce pacte marquera un vrai changement dans les orientations de la politique économique. Il y a de l’argent qui dort dans notre pays, sans effort mais avec une réelle volonté politique, l’on peut trouver près de 2 à 3000 milliards de FCFA sous forme d’impôts sur les sociétés et celles-ci se reconnaissent dans ce que je dis car il faut restructurer notre économie par des mesures beaucoup plus efficaces et efficientes et en même temps faire bénéficier aux populations gabonaises, cette création de nouvelle des richesses ainsi que le Chef de l’État l’ambitionne dans son tryptique Paix –Développement- Partage et son projet de société « l’égalité des chances ». Enfin, Il faut que nous parvenions pour tout budget à ce que l’égalité des recettes et des dépenses corresponde à un équilibre budgétaire. Tel sont les préoccupations que je veux partager à l’opinion relativement à cette question sur la loi de finances rectificative 2018, débattue avec les deux ministres d’État. Non sans me permettre dire à un d’eux que les syndicats ne sont pas à son service ni ses valets mais des partenaires indiqués avec qui il faut se concerter, il faut un dialogue constructif entre le gouvernement et les syndicats (patronat et les salariés), en mettant de coté nos différences pour une meilleure harmonisation de nos points de vue, du développement durable, de la mobilité sociale et de la paix civile, utile pour le progrès de notre chère nation. Attendu que c’est le Gabon qui gagne et ses populations avec.
Monsieur le Président, votre mot de fin ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Comme mot de fin, je voudrais vous réitérer ce que je viens de dire plus haut. Je sollicite vivement du gouvernement comme mesure d’urgence, la mise en place d’un pacte de responsabilité et de solidarité que j’appelle « grand compromis social ». La contrepartie de la baisse des charges salariales et du coût du travail que j’ai évoqué tantôt. Ce pacte devrait permettre aux entreprises voire à l’État employeur de s’engager sur de vrais objectifs chiffrés d’embauches mais aussi sur d’autres volets tout aussi important que capital, comme l’apurement de la dette intérieure qu’il faut mieux négocier avec le FMI, les banques commerciales et les autres partenaires financiers qui soutiennent le Gabon dans son plan de relance économique, la formation, l’insertion des jeunes, le travail des seniors ou les rémunérations. Il s’agit donc clairement d’une politique de l’offre qui tourne le dos aux orientations qui prévalent jusqu’ici de ne pas trop pénaliser la demande des ménages pour ne pas casser tout espoir de reprise économique dans notre pays qui a besoin de promouvoir un nouveau modèle économique voire un nouveau modèle social.
propos recueilli par Jean 1er