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Pollution / Afrique du sud: Le fond de l’air est noir!

Un taux de pollution parmi les plus élevés de la planète. Nous sommes en plein cœur du parc national Kruger. Au royaume des lions, des éléphants et des centrales thermiques.

Bienvenue dans la province de Mpumalanga. C’est ici, dans la ville de Witbank, au cœur du parc national Kruger, que l’on respire l’air le plus pollué de la planète. Des scientifiques de l’Union européenne ont étudié sa qualité et la conclusion est spectaculaire. Selon leur rapport, les niveaux en baryum, dioxyde de soufre et de nitrogène sont tels  que les instruments de mesure ne peuvent en établir avec précision les taux. Tout autour de cette ville, onze centrales thermiques au charbon tournent à plein régime. Des dizaines de mines à ciel ouvert sont exploitées. Tout est contaminé, les sols, les nappes phréatiques, les poumons des enfants. Selon Greenpeace, le taux en dioxyde d’azote est le plus élevé de la planète. A cette concentration, les lésions pulmonaires liées à l’inhalation prolongée sont irréversibles.

En 2014, 220 millions de tonnes de charbon étaient extraits du sous-sol de la province, soit 90 % de la production sud-africaine. Dernière centrale en construction, « Kusile aura la capacité de brûler 17 millions de tonnes de charbon par an. A elle-seule, elle fera augmenter les émissions en dioxyde de carbone de l’Afrique du Sud de 10%. »

Les populations n’y peuvent rien. Les familles boivent l’eau contaminée, mangent la nourriture contaminée. Dans nombre d’habitations, il n’y a pas d’électricité.

Les douze centrales qui fournissent un réseau de 32 GW sont exploitées par la compagnie d’électricité Eskom, plus gros producteur d’électricité d’Afrique. On en connaît évidemment les répercussions sanitaires. Des lois existent. De nouveaux seuils ont été fixés. Très laxiste en la matière, l’Afrique du sud semblait décidée à réduire la nuisance. Eskom ne l’entendait pas ainsi. Elle a obtenu les reports demandés pour la remise à niveau de ses centrales, certaines vétustes et hautement polluantes.

Bien sûr, on ne voit pas depuis Pretoria ou Johannesburg le nuage venu de Mpumalanga. Directrice de la campagne « climat et énergie » pour Greenpeace Afrique, Melita Steele le déclarait en octobre dernier à la presse. « Nous y avons constaté que près de 2 200 décès prématurés (chaque année) sont attribuables à cette pollution atmosphérique. Il s’agit de problèmes respiratoires, de maladies cardiaques et de cancer du poumon. » Un constat d’Eskom faisait état de 20 décès annuels.

Indifférence générale. Malgré cette activité, l’Afrique du sud ne parvient pas à satisfaire ses besoins énergétiques. D’autres centrales thermiques sont donc en construction, comme à Medupi (Limpopo). Les populations n’y peuvent rien. Les familles boivent l’eau contaminée, mange la nourriture contaminée. Dans nombre d’habitations, il n’y a pas d’électricité.

RAC

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