Début juillet 2017, le Groupe Bolloré a porté plainte contre l’Etat du Gabon à Paris en France pour non-respect de la convention de concession signée en mai 2007 qui transfère à une filiale du Groupe Bolloré, l’exclusivité du service public dans l’étude, l’aménagement la gestion et l’exploitation du terminal à conteneurs du port d’Owendo, pour une durée de 20 ans. Le nouveau port cargo d’Owendo, une extension du port d’Owendo, contrôlé par le Groupe singapourien Olam serait à l’origine de cette action en justice du groupe français contre l’Etat gabonais.
Construit par le Groupe singapourien Olam, le nouveau port cargo d’Owendo, dont l’inauguration est prévue pour ce mois de juillet, fait déjà l’objet d’un bras de fer entre le Groupe Olam et le Groupe Bolloré, partenaire portuaire du Gabon depuis les années 70. Depuis la mise en service provisoire du port cargo, une guerre des coûts d’acconage éclate entre le Groupe Bolloré qui gère le terminal à conteneurs du port d’Owendo et le Groupe Olam qui contrôle le nouveau port cargo d’Owendo.
Par rapport au tarif du Groupe Bolloré, le Groupe Olam aurait appliqué un tarif 25 % plus bas. La réplique du Groupe Bolloré ne s’est pas fait attendre. En réponse à la concurrence des coûts, le groupe français fait un abattement de 40 % sur ses tarifs. Cette nouvelle donne ne semble plus faire la bonne affaire du Groupe Bolloré qui estime que la gestion du nouveau port cargo par le Groupe singapourien Olam est en violation de la convention d’exclusivité pour 20 ans dont il jouit depuis 2007.
Rappelons qu’en mars 2015, un cadre de l’enceinte portuaire gabonais a fait à « Jeune Afrique », des déclarations accablantes sur la gestion opaque du port d’Owendo par le Groupe Bolloré et ses certains de ses partenaires portuaires. « Necotrans et Bolloré s’entendent sur les prix et dictent leur loi. Leurs tarifs sont tellement flous que tout le monde s’y perd… » avait-il déclaré à « Jeune Afrique ».
Entre 2014 et 2016, le Groupe Bolloré a essuyé la fronde de trois ONG gabonaises (SOS Consommateurs, l’association Jeunesse sans frontières et Time) qui accusent le Groupe français de mettre en place un réseau d’entreprises lui permettant de bénéficier d’un monopole absolu dans les opérations portuaires et d’avoir des « pratiques anticoncurrentielles »….affaire à suivre.
La rédaction