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Interview du Président du Conseil Gabonais du Patronat, Francis Jean Jacques EVOUNA!

Mr Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat parle de l’actualité du moment de notre pays en terme  Politique, Économique et social.

 

Ginews : Monsieur le Président bonjour ! Merci d’accepter de vous prêter aux questions d’actualité politique,  économique et sociale dans notre pays ainsi que de l’impact de la pandémie du nouveau Covid-19 plus connue sous le nom de Coronavirus qui secoue le monde sur notre économie.

 Francis Jean EVOUNA : Bonjour et  merci de m’avoir donné la possibilité de partager avec vos lecteurs quel qu’il soit, mon constat, mon point de vue, mes analyses et éventuellement mon regard personnel sur bon nombre de  situations qui se posent à notre pays dans tous les domaines. Et aussi l’affaire de la pandémie du nouveau Covid-19 communément appelée le Coronavirus qui secoue et bouleverse l’équilibre de toute la planète et impacte de ce fait les prévisions macroéconomiques mondiales, la pandémie est entrain de paralyser l’économie mondiale, il vous suffit de consulter les tendances boursières qui sont les meilleurs baromètres pour s’en convaincre. Il faut néanmoins comprendre que lorsque l’Homme lui-même est à l’origine  des ses propres inventions,  nous pouvons vivre ce types de catastrophes dont nous sommes nous mêmes victimes aujourd’hui. Toutes œuvres humaines a des limites. Seul Elohim c’est à dire le Dieu créateur  est Omniscient, Omnipotent, Omniprésent, Immortel et le  véritable Souverain. L’Homme doit se référer aux Écritures saintes lorsqu’il a encore la chance d’avoir le souffle de vit dont il ne sait même pas d’où il vient.  Je reste donc à votre disposition pour essayer d’apporter des réponses aux questions que vous jugez utiles.

 

Ginews : Monsieur le Président ! Nous commençons par la politique.  Comment vivez vous la guerre des clans qui à court au niveau du pouvoir actuellement et que cache cette situation de soupçons qui devient de plus en plus récurrente entre acteurs politiques pourtant du même bord ?

 Francis Jean EVOUNA : Comme votre question est politique, je vais tenter d’y apporter une réponse politique précise mais avant, permettez que je vous rappelle puisqu’il s’agit de la guerre des clans dans notre pays et au sommet de l’État, il est important de savoir qu’est-ce qu’un parti politique ? Pour une meilleure compréhension de tous. Un parti politique est une association organisée qui regroupe des personnes unies par une philosophie ou une idéologie commune  qui  inspire son action, l’objectif principal étant la conquête et l’exercice du pouvoir. Il est aussi constant qu’à l’intérieur d’un même parti politique, certains membres qui constatent des dysfonctionnements, des déviations de tout genre etc.  Cherchent donc à les reformer, à les rénover, à les recentrer en conformité avec l’idéologie fondatrice du parti en question et ceux-là deviennent généralement des dissidents. L’on peut ainsi trouver : des réformateurs, des rénovateurs, des conservateurs etc. c’est ce que l’on désigne comme étant des courants voire des tendances dans un même parti politique et dès lors qu’il y a un ou plusieurs courants ou encore tendances dans une association politique, les clans se forment et les guerres commencent. En réalité soit pour conserver le pouvoir pour ceux qui l’exercent, soit pour le récupérer pour ceux qui ne sentent plus le détenir. Je pense que vous comprenez que j’ai commencé à donner une réponse à votre question. Pour ce qui est du pouvoir actuellement, le Chef du parti en même tant Chef de l’État, aujourd’hui fragilisé par son état de santé, cette situation malencontreuse  alimente les appétits de chaque clan,  courant ou tendance qui se sont formés à l’intérieur du parti au pouvoir. D’où la guerre des clans, la lutte des courants ou encore des tendances que vous vivez à l’intérieur des acteurs politiques de même bord. Chacun des clans, chaque courant et chaque tendance voulant conserver ou prendre l’exercice total ou entier du pouvoir. Dès cet instant, il va y avoir l’intrigues, la manipulation, la démagogie voire la palinodie. Et ce qui arrive généralement dans ces conditions c’est l’immobilisme, c’est un peu le désordre et la machine se grippe. C’est l’observation que je fais de la situation actuelle, sans vouloir rentrer dans les détails qui risquent de raviver les vieux démons déjà en marches.

 

Ginews : Monsieur le Président ! Ces grands courants dont vous évoquez tantôt ne sont-ils pas des réactions anti-démocratiques au sein d’un même parti politique ?

 Francis Jean Jacques EVOUNA : Nous pouvons peut-être penser ainsi, si tous les acteurs politiques sont hostiles à la démocratie, alors ils seront loin d’être unanimes sur la nature du mal et surtout sur les remèdes à y apporter. Vous m’amenez dans la Grèce antique pour pouvoir parler de la contestation des thèses démocratiques. Si l’on met de coté les sophistes dont la pensée nous est mal connue, mais dont les thèses étaient plutôt hostiles au régime populaire Socrate en tête, il nous faut comprendre qu’il y a trois attitudes de rejet bien distinctes qui méritent d’être distinguées : Primo : Pour les uns, Xénophon et Isocrate, il fallait revenir à la tradition, abandonnée à tort. Comme il s’agissait de remonter avant les abus de la démocratie absolue, on appelait le régime, que ces auteurs souhaitaient instaurer, la constitution des ancêtres (patrios politeia). Le terme est flou à tous égards. Mais il a servi à couvrir aussi bien les premières mesures de ce qui allait devenir l’oligarchie ainsi que les espérances des démocrates modérés. Secundo : Pour d’autres, comme le Pseudo-Xénophon et Platon, la démocratie n’est pas la corruption d’un régime initialement bon, auquel on pourrait revenir en faisant marche arrière. C’est un régime intrinsèquement mauvais. Selon Platon, la démocratie est un crime contre l’intelligence, car la sagesse doit gouverner le monde et seule une minorité d’êtres a de la chance de s’en rapprocher et tertio : Pour d’autres enfin, tel Aristote, la démocratie est un système extrême, que condamne la loi de l’équilibre ou du juste milieu. Dès lors, il n’y a que les initiés en politique qui pourront comprendre pourquoi, dans un même parti politique qui rassemble plusieurs courants de pensées ou encore tendances pourtant de la même idéologie on puisse vivre des contestations internes.

 

Ginews : Monsieur le Président ! Passons à présent aux questions économiques.  Nous allons aborder trois volets en  matière de politiques économiques notamment : la dette de l’État, la croissance et le déficit. Monsieur le Président les politiques économiques sont elles accessibles aux profanes ?

 Francis Jean Jacques EVOUNA : Effectivement, il y a lieu de rendre accessible les rouages de l’économie aux gouvernés. Comprendre les grands mécanismes de l’économie n’est pas seulement utile aux décideurs, il faut l’élargir à toutes les couches de la population que l’on est sensé gouverner. Comment une démocratie pourrait-elle fonctionner si les citoyens n’en comprennent pas les rouages de l’économie, qui ont pourtant pris une telle importance dans la vie de chaque nation ? Comprendre le fonctionnement de l’économie permet ainsi d’apprécier la pertinence ou non de certaines mesures prises par les gouvernants, et cela fait du citoyen un homme éclairé qu’on ne saurait plier à volonté ni opprimer dans l’ombre je vous cite là : Alexis de TOCQUEVILLE. Chercher à expliquer les grands rouages de l’économie le temps d’un entretien me semble impossible mais j’ai plaisir à parler des aspects utiles dont vous voulez que l’on aborde. Je voudrais m’interroger  par rapport au dernier pan de votre question : les politiques économiques sont elles accessibles aux profanes ? Je peux  aussi vous dire oui et non. Non parce qu’on n’a pas toujours besoin d’un économiste pour expliquer l’économie concrète, car nous vivons dedans et la pratiquons tous les jours. En revanche,  oui on a sûrement besoin d’un économiste pour nous expliquer… Les économistes. Je veux dire par là que l’économiste peut nous dévoiler pourquoi sur un même sujet peuvent coexister des grilles de lectures manifestement opposées. En réalité, il s’agit de comprendre d’abord les manières de faire de l’économie, pour mieux défricher les grandes controverses actuelles sur les politiques économiques. Bien évidemment si nous n’avons pas le temps de traiter tous les débats comme c’est le cas, nous pouvons néanmoins expliciter les diverses logiques qui sous-tendent le discours et les propositions des uns et des autres. Les politiques économiques sont une affaire de choix qui doivent changer la vie des gens, qui modifient la répartition des efforts et des avantages entre les individus, qui altèrent la distribution des revenus et du patrimoine. Il faut d’ailleurs vous dire qu’entre les économistes et les gouvernants il n’y a presque jamais de consensus sur les politiques économiques.  Leur débat ne peut jamais évacuer des considérations morales, philosophiques et politiques. Il soulève toujours des conflits d’intérêts, des questions de justice, il oblige à définir une hiérarchie des finalités poursuivies par la politique à savoir : la croissance, la liberté, l’égalité, la sécurité, la protection de notre écosystème, la solidarité etc.  Je peux me limiter là pour l’instant en vous laissant alors le soin de poser clairement vos questions.

 

Ginews : Monsieur le Président,  je pense qu’après ce petit rappel sur les politiques économiques, nous allons aborder la question de la dette de l’État vis à vis des entreprises que vous représentez, du niveau d’endettement de l’Etat et pourquoi il faut toujours courir à l’emprunt sur les marchés financiers internationaux  pour parler de cette affaire de reprofilage de la dette ?

Francis Jean Jacques EVOUNA : Votre question tourne essentiellement autour du mot « dette ». Je voudrais vous partager une pensée que j’ai de David GRAEBER, Économiste à la London University qui est un des intellectuels les plus en vue du moment et plus ancrés dans les réalités socio-économiques actuelles. Si autrefois les débiteurs insolvables ont nourri l’esclavage, aujourd’hui les emprunteurs pauvres – qu’il s’agisse des particuliers des pays riches où d’États du tiers-monde – tous sont enchainés aux systèmes de crédit. Il explique que l’histoire montre que le meilleur moyen de justifier les relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dette – cela crée aussitôt l’illusion que c’est la victime qui commet un méfait. Ceci dit, que signifie le mot dette  en terme simple c’est ce qu’on doit à quelqu’un. Concernant la dette publique car c’est de cela qu’il s’agit ici, C’est l’ensemble des sommes dues par l’État aux agents économiques parmi lesquels les entreprises etc. On parle de dette intérieure de l’État les sommes que celui-ci doit aux tiers ou encore aux entreprises suite à un contrat.  La dette Extérieure est l’ensemble des dettes d’un pays à l’égard de l’étranger. En sommes une dette est une obligation morale ou pécuniaire envers quelqu’un. Cette dette de l’État est le résultat de l’accumulation des déficits. Il faut comprendre qu’il existe une différence entre dette de l’État et déficit budgétaire. Le déficit budgétaire est une situation dans laquelle les recettes du budget de l’État sont inférieures aux dépenses. Il s’agit donc d’un solde négatif. Et pour financer ce déficit, l’État est obligé d’emprunter. Mais la dette de l’État quand a elle se définit comme étant l’ensemble des emprunts effectués par l’État, dont l’encours résulte de l’accumulation des déficits de l’État. Dans votre question vous parlez de la dette de l’État vis à vis des entreprises qui opèrent sur son territoire en un mot de la dette intérieure. Je puis déjà vous dire que celle-ci est très importante, elle tourne autour de 2247,8 milliards de FCFA environ, même si le gouvernement et son administration ne peuvent vraiment pas nous le dire très clairement  préférant faire dans la diversion, le dilatoire l’enfumage mettant ainsi en mal la politique économique du Président de la République ainsi que son ambition d’amener le pays vers le chemin de l’émergence d’ici à l’horizon 2025 et  ainsi mettre en place son programme politique d’égalité des chances. La multitude d’audits, l’annulation des ordonnances de paiement, les multiples décotes c’est à dire les diverses retenues inexpliquées opérées sur les créances des entreprises pourtant auditées, certifiées et validées par les comités que lui-même a mis en place démontrent qu’il y a un grave problème  encore une fois au niveau de la gouvernance de façon globale du pays.  L’État qui devient même agent de recouvrement des entités comme la CNSS, la CNAMGS etc. Tout cela tronque la réalité de la situation économique encore très fragile que traverse économiquement notre pays puisque l’on renvoie toujours au bien calendre grecque l’apurement de cette dette intérieure de l’État vis à vis du secteur privé particulièrement  des PME et ce, malgré les recommandations du FMI qui appui le Plan de Relance Economique (PRE).

Même si entre autre,  l’on a cru que le semblant de croissance que l’on observe provient des secteurs miniers et agroalimentaires devaient soutenir  l’ensemble de l’activité économique. Dans cette dette globale si vous avez le temps de confronter les chiffres et mes dires à la virgule près, vous avez : les instances au Trésor environ 712,7 milliards de FCFA, la dette vis à vis des banques presqu’environ 9I7,6 milliards de FCFA dont environ 750 milliards de FCFA pour la seule BGFI-BANK et  le reste des banques se partageant le reliquat, la Dette de la TVA environ 397 milliards etc. Il faut noter que l’endettement est une forme de construction sociale fondatrice du pouvoir.  Son niveau actuel qui est de près de 61% du PIB n’est pas le seuil extrême. Mais il faut ramener celui-ci en dessous de 40%. Évidemment  c’est lorsqu’il avoisine les 90 à 100% qui demeure un seuil à ne pas atteindre que cela devient dangereux pour le pays mais les mauvais choix de politiques économiques de nos pouvoirs publics sont les causes de cet endettement incompréhensibles et inacceptables pour un petit pays comme le notre avec ses richesses et autres ressources naturelles en sommes un scandale géologique. Malheureusement  le niveau de développement du pays qui aurait pu justifier cet endettement n’est pas visible. L’apparition de façon inattendue  du Coronavirus va encore impacter fortement comme je l’ai dit tantôt l’ensemble des économies qui sont aujourd’hui interdépendantes. Les générations futures hériteront de cette énorme dette que notre pays traine et c’est abyssal mieux aux antipodes de la norme de notre situation économique. Vous parlez également de croissance pour moi il y a un gros contraste et elle est de mauvaise qualité, car elle n’est pas capable de résorber le chômage qui atteint des pics de 31,5% surtout en milieu jeune de moins de 30 ans. Il faut savoir que la croissance est une sorte de solution miracle en économie. Notre croissance est actuellement d’environ 3,4% cela va être revue à la baisse avec le choc  créé par le Covid-19, elle ne peut pas remplir les caisses de l’État ni améliorer les bases productrices de notre économie. Nous  avons  également en plus d’une croissance atone, une pression fiscale importante sur les entreprises qui résistent ou qui tiennent encore, là aussi,  il y a lieu de revisiter la fiscalité dans notre pays.  Pourtant le Gabon est alimenté par une ressource inépuisable : la matière grise mais là aussi on ne veut pas l’utiliser. Enfin pour terminer sur cette question de la dette, je voudrais vous dire quelques mots sur les emprunts et le  reprofilage de celle-ci. Il faut savoir ce que veut dire le terme reprofilage. Ce mot veut simplement dire  modifier le profil des dettes soit d’une entreprise, soit d’une collectivité ou encore d’un État.   Généralement on utilise ce mot pour atténuer le terme restructuration qui a beaucoup plus de paramètres. Le reprofilage des dettes est plus souvent requis en cas de difficultés financières intenables d’un pays et quant les taux d’intérêts sont favorables sur les marchés financiers. L’État ayant constaté qu’il ne pouvait pas faire face aux échéances de remboursement de sa dette, alors que la date d’échéance arrive a cherché à financer sa dette par une nouvelle dette en général du même montant, les économistes appellent cela : le roll over. La dette d’un pays est toujours répartie entre plusieurs créanciers. Il peut aussi s’agir pour un pays endetté comme le notre de chercher à faire racheter une partie de sa dette ce qui semble d’ailleurs la meilleure formule. Cela  limite peut aussi limiter  le nombre de créanciers, ou même faire entrer d’autre bref, il est bon de savoir que moi je reste sur ma faim car je voudrais comprendre pourquoi une telle opération réussie par la levée de fonds d’un montant de 650 Milliards de FCFA ne permet t-il pas de régler  l’ensemble de la dette du Gabon même si l’on me dira que l’Eurobon était à un meilleur taux etc. il s’agit d’une dizaine d’années à un taux de 6,623%, c’est énorme malgré tout . J’entends çà et là que nous avons réalisé l’exploit du siècle pour quels avantages palpables ? L’État sa contracté un nouvel emprunt obligataire pour être en conformité avec la dette extérieure afin de continuer à bénéficier de  l’éligibilité sur les marchés financiers sous régionaux et internationaux ce n’est pas une mauvaise chose. Je pense humblement tout aussi qu’il peut faire le même exercice  pour apurer la dette intérieure dont on pourra jauger de la réalité économique sur le terrain car les entreprises auront de la trésorerie pour réinvestir, embaucher et innover. Tel est mon point de vue sur cette question très importante et multidimensionnelle.

 

Ginews : Monsieur le Président ! Votre mot de fin.

 Francis Jean Jacques EVOUNA : Pour conclure, je voudrais inviter le Gouvernement à régler sans plus attendre la dette intérieure tel que convenu avec le FMI qui s’étonne d’ailleurs  de ce que cela aurait dû être fait depuis Janvier et février 2020 mais que ce ne soit pas encore effectif. Je penses aussi qu’il est d’une urgence capitale  de prendre des mesures économiques et sociales fortes par la mise en place d’un fonds de soutien aux PME tel qu’il l’a déjà fait pour une prise en charge des personnes qui seront suspectées ou déclarées positives au virus Covid-19 et ainsi  prévenir sa contamination  rapide auprès de la population. Pour mieux coordonner l’ensemble des dispositions pertinentes et  efficaces afin de mieux lutter contre le Coronavirus car cette pandémie va déséquilibrer voire bouleverser l’économie mondiale donc le Gabon notre pays est tributaire. Je voudrais vous dire qu’en économie, le bien-être représente le degré de satisfaction qu’atteignent les préférences d’une personne. Mais parce que les ressources existent en quantités limitées, il se trouve un point d’arrêt au-delà duquel les préférences des gens ne peuvent plus vraiment être satisfaites. Le modèle standard de l’économie pose comme un principe que les gens font preuve d’une attitude cohérente face au danger, ils ont souvent tendance à fuir le danger et préfèrent certains résultats garantis plutôt que des opérations plus profitables mais plus risquées.

 

Je vous remercie

propos recueillis par Edouard Dure

 

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