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Révision de la Constitution: des attentes et des interrogations…

À l’ordre du jour, le projet de révision constitutionnelle adopté par le conseil des ministres, le 18 décembre dernier, crée déjà des remous du côté de l’opposition gabonaise. Que faut-il attendre concrètement des nouveaux ajustements ?

Révision de la Constitution : Ce qui va changer

Porté par les partisans du Chef de l’État, le projet de modification de la Constitution gabonaise promet de renforcer le pouvoir des institutions, et d’ancrer d’avantage la démocratie dans notre pays. Après avoir constaté un vide juridique dans l’actuelle Constitution en cas de vacance du pouvoir, d’indisponibilité définitive du chef de l’Etat ou d’indisponibilité provisoire de celui-ci, il est apparu nécessaire d’initier quelques adaptations de la Constitution.

 » Gouverner c’est prévoir, et ne rien prévoir c’est courir à la perte « .  Au regard de certains évènements majeurs ayant dans un passé proche, impacté le fonctionnement régulier de nos institutions et des pouvoirs publics, le Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba a donc préconisé de réviser plusieurs dispositions fondamentales de la Constitution.

En cas d’intérim du président de la République, de vacance du pouvoir, d’indisponibilité définitive du chef de l’Etat ou d’indisponibilité provisoire de celui-ci, l’intérim, selon l’article 13 de la constitution, si elle est adoptée, sera assuré par un collège composé des présidents des deux chambres du parlement (Assemblée nationale et Sénat) ainsi que du ministre de la Défense. Le projet vise entre autres à renforcer les pouvoirs du président de la République qui aura désormais celui de nommer des sénateurs.

Le projet du gouvernement prévoit également à l’article 78 que le président de la République, à la fin de ses fonctions, ne doit être poursuivi, recherché ou condamné pour des actes posés durant ses fonctions.

L’opposition et les hantises du révisionnisme constitutionnel

Les partisans du texte justifient cette mesure dans le souci d’améliorer la Constitution et d’opérer des avancées en matière de démocratie comme la volonté de garantir un meilleur fonctionnement des institutions et assurer la continuité de l’État. Cependant, une partie de la classe politique s’y oppose ces derniers jours. Il est vrai que les révisions constitutionnelles suscitent méfiance et suspicions, car l’histoire récente des démocraties africaines ont montré qu’elles ont souvent servi de prétexte pour pérenniser un povoir, ou pour écarter des adversaires politiques du jeu électorale. Le projet de révision de la Constitution soumis par le Chef de l’État, Ali Bongo Ondimba ne s’inscrit nullement dans cette optique, rassurent ses partisans.

Certes, des flous persistent sur certains aspects, tel que le mode de désignation des sénateurs, mais en tant que constitutionnaliste, Pr Téléphone Ondo reste serein.  » Nous n’avons pas encore reçu le projet dans son entièreté, je crois qu’il y aura certainement des précisions sur le nombre exact de sénateur que le Président sera amené à désigner », a-t-il indiqué sur un plateau de télévision de Gabon 1ère.

D’autres dispositions certainement  imprécises pour de nombreux compatriotes donnent encore lieu à de fantasques interprétations . Mais aujourd’hui, après avoir été victime d’un AVC en 2018, le Président de la République est revenu au meilleur de sa forme, comme le témoigne sa capacité à honorer aux exigences de son lourd agenda. Le Chef de l’Etat semble à travers ce projet constitutionnel, déterminé à mieux planifier l’avenir en s’inscrivant dans une posture d’anticipation ce, en plaçant toujours en première ligne, les intérêts supérieurs de notre nation .

La redaction

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