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Tuberculose : ce bacille qui tue !

La tuberculose ne cesse de progresser. Malgré la qualité des soins, des moyens financiers, les formes résistantes font des ravages. A  chaque 24 mars, journée mondiale de la lutte contre cette pathologie, des nouvelles pistes sont exploitées. Mais le bacille demeure encore plus virulent.

 

Comme chaque année, le 24 mars, la communauté internationale et le Gabon célèbrent la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose. Hélas, d’une année sur l’autre, le constat demeure le même. Malgré les moyens déployés, des subventions internationales et un vaste dispositif de travailleurs sociaux, la maladie ne recule pas.Bien au contraire. Il y’a une année, encore Ministre de la Santé Publique et de la Population, le Pr. Léon Nzouba s’exprimait ainsi : « Le ministère de la Santé publique a fait et fera davantage d’ (…) efforts, avec l’appui des partenaires au développement pour vaincre la tuberculose. Aussi voudrait-il par ma voix, vous présenter la situation actuelle de notre pays. La morbidité de cette maladie, malheureusement croissante d’année en année, montre que toutes les familles sont touchées. Et la cohabitation de cette maladie avec le VIH Sida, constitue un facteur aggravant

Ces dix dernières années, alors que des progrès avaient été enregistrés, la tuberculose préoccupe à nouveau fortement le corps médical. Et l’Afrique n’est pas épargnée. Vingt-quatre pour cent des cas relevés dans le monde sont issus de nos régions. En outre, l’émergence de résistants (MDR / XDR-TB) multi et ultrarésistante constitue un nouveau défi et menace encore le contrôle de la tuberculose. Au final, selon les chiffres de 2010, 1100 décès étaient signalés et 30% des cas notifiés étaient dus à la rechute.

Trente-cinq pour cent des malades abandonnent leur traitement

Là encore les chiffres demeurent alarmants. Selon le Programme National de Lutte contre la Tuberculose, certains indicateurs demeurent faibles notamment, le taux de succès thérapeutique estimé à 59 %, le taux de détection estimé à 75 % et le taux de perdus de vue qui est de 35%. Ce nombre élevé de patients qui abandonnent le traitement avant leur terme, s’exposent à la survenue des résistances, favorisant ainsi la propagation de la tuberculose multi-résistante dont la prise en charge est très coûteuse et longue.

Le Vice premier ministre, ministre de la Santé, de la prévoyance sociale et de la solidarité nationale, Paul Biyoghe Mba à son époque l’avait souligné. Malgré les 3 milliards de francs alloués à la recherche, « la situation du Gabon demeure préoccupante. Le nombre de cas de tuberculose notifiés est sans cesse croissant. Il est passé de 3200 en 2007 à 6299 en 2015, soit une progression du simple au double en moins de dix ans ». Trop de malades abandonnent leur traitement. Et le retard accumulé d’achat des médicaments anti tuberculeux par l’Etat relève une véritable préoccupation en cette année 2018.  Et l’absence des centres de soins, à l’image de Nkembo, tout autant. Ce sera certainement l’une des pistes que vont explorer les autorités compétentes en la matière.

 

Nathan Moore

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