Dans un contexte économique en constante évolution, les TPE-PME représentent un pilier décisif pour le développement du Gabon. Face aux défis actuels, Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat donne son point de vue. Ses éclaircissements offrent une idée claire sur la situation des entreprises et les opportunités qui pourraient se dessiner pour les entrepreneurs gabonais.
Ginewsexpress : Monsieur le Président ! Les entreprises du BTP de la FEG ont été reçues par le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, il semble que les entreprises du même secteur de vos structures n’ont pas été conviées, votre réaction ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Merci de me donner l’occasion de m’exprimer à ce sujet. Notre pays ne comprend pas les entrepreneurs et les entreprises » surtout les TPE et les PME, « ne les aime pas assez », il les accable trop souvent au lieu de les encourager ». Or « ces sont les entreprises TPE et PME qui créent des richesses et de l’emploi”. Après avoir tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme sur la situation des entreprises PME qui ne sont pas payées de leurs créances détenues par l’Etat depuis des lustres et qui veulent même marcher parce qu’elles n’en peuvent plus d’attendre, pourtant les collaborateurs du Président sont informés, ils ont préféré faire dans l’exclusion en privilégiant une rencontre entre le Président et les entreprises du BTP de la FEG, c’est le pain quotidien des PME, la marginalisation et le bannissement. C’est une situation très regrettable à laquelle il est urgent de régler. L’un des Présidents que je suis à toujours décliné notre programme d’action et nos priorités : le paiement de la dette intérieure, l’allégement du coût du travail, l’abaissement de la fiscalité et la simplification du quotidien administratif des entreprises TPE-PME. Nous souhaitons signer un pacte de confiance avec le gouvernement et les partenaires sociaux, pacte qui, s’il est signé et respecté, pourrait permettre de baisser rapidement de 5 % le taux de chômage de la population active. Ma réaction est que Président nous reçoive également pour lui faire part de nos préoccupations sur le plan économique, sachant qu’il n’y a pas que les grandes entreprises regroupées au sein de la FEG, il y a d’autres corporations, et parce qu’il prône l’inclusion et la justice sociale.
Monsieur le Président ! le chômage ne fait que grimper dans notre pays, comment pensez-vous résoudre ce phénomène qui se rependre dangereusement ?
C’est une question pertinente et il y a urgence selon moi de se préoccuper enfin du sort actuel des entreprises TPE- PME qui sont des moteurs de croissance et vecteurs d’embauche. Mais « Aujourd’hui, l’entreprise TPE- PME est en danger dans notre pays. Depuis le début de l’année 2022, on dénombre 350 chômeurs de plus par jour. 100 personnes qui perdent leur emploi par jour ! C’est affolant et inadmissible ! » Une des solutions pour lutter contre le chômage en situation de chômage classique est donc la mise en place d’une politique d’allégement du coût du travail. On peut soit diminuer directement le salaire minimum, soit diminuer les cotisations sociales afin de diminuer le coût du travail sans diminuer le salaire. Ouvrons le marché du travail à la jeunesse », ce qui m’emmène à réitérer ce que j’avais en son temps demandé au Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition lors de l’audience qu’il avait bien voulu accorder aux structures patronales du segment TPE- PME, d’organiser les assises économiques par un Cercle des économistes en partenariat avec les travailleurs ; les employeurs et le gouvernement. Ces experts devraient esquisser des pistes de solutions pour répondre au chômage des jeunes, afin d’encourager la création d’entreprises par les jeunes. Et pour cela, Il fallait mettre en place, un groupe de réflexion qui devait traiter de sujets autour de la compétitivité des entreprises et de la création d’emploi. Le problème de l’insertion des jeunes est avant tout un problème d’emploi. Il faut alléger la fiscalité des entreprises pour rendre les entrepreneurs plus heureux et ainsi favoriser la création d’emplois. Plutôt que de laisser les jeunes aux portes des entreprises, il vaut mieux les encourager à créer leur propre emploi, même s’il est vrai que le non-salariat implique une certaine précarité. Il faut favoriser la mobilité des salariés présents dans l’entreprise » il nous faut adapter le système éducatif aux évolutions de la société et enfin mettre fin à la politique d’austérité et investir dans la formation. Parce que la politique menée au nom de la lutte contre le chômage des jeunes ne sert qu’à légitimer des réformes du code du travail et n’a pour effet que de les précariser et de les marginaliser davantage. Il s’agit d’une “institutionnalisation du précariat juvénile”, pour reprendre l’expression du sociologue Robert Castel. Il faut mettre fin à la politique d’austérité, qui ralentit la croissance et généralise le moins-disant social. Il faut aussi investir dans la formation et créer des emplois en lien avec des enjeux de société comme le développement durable en agissant en amont, sur la formation, et concernant leur insertion sur le marché du travail, qui absorberait la jeunesse pour en faire le moteur du changement. Aussi, il importe d’assurer un accès au logement et à la santé pour permettre la recherche d’emploi. Il y a beaucoup à dire je voudrais m’arrêter là.
Monsieur le Président ! Dans un pays qui n’aime pas ses entreprises surtout TPE et PME comme vous le dites, comment y remédier ?
Il faut constamment rappeler aux Gouvernants et aux Gabonais, que ce qui crée de l’emploi et de la richesse dans un pays, ce sont les entreprises plus particulièrement les TPE-PME. Les politiques de l’emploi devraient donc d’abord être des politiques en faveur de ce type d’entreprise. Or, comme je l’ai dit au début de cet entretien, notre pays ne comprend pas ses entreprises et ses entrepreneurs, notre pays ne les aime pas suffisamment, notre pays les contraint au lieu de les aider, notre pays les taxe au lieu de les alléger, notre pays les accable trop souvent au lieu de les encourager. Le loup pour le Gabonais, c’est le Gabonais lui-même. Le Président doit mettre de l’ordre dans les politiques de lutte contre l’exclusion
Monsieur le Président ! votre mot de fin
L’Etat doit un soutien aux entreprises en matière de politique de l’offre. Cette politique vise à soutenir l’activité des entreprises TPE-PME par une simplification administrative (moins de régulation), et une baisse des impôts aux entreprises et de la fiscalité dans son ensemble afin de soutenir la compétitivité des entreprises de façon générale. L’Etat Gabonais doit soutenir les entreprises TPE-PME par des prêts garantis, fonds de solidarité, remboursement de cotisations, une baisse des impôts de production.
Je vous remercie
Clemy