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Huile de palme: Un nouveau carburant économique!

Le Gabon devient exportateur d’huile de palme. Diversification économique majeure… et bataille communicante.

En 2010 déjà, le Gabon ambitionnait de devenir le premier producteur africain d’huile de palme. Pour le président Ali Bongo Ondimba, il s’agissait d’un puissant levier dans la diversification de l’économie. Un contrat avait ainsi été signé avec le géant singapourien Olam. Ce programme d’investissement portait sur 1, 25 milliard d’euros et visait la plantation de 300 000 hectares. De vastes superficies seront ainsi mises en culture, notamment à Kango (Estuaire) et Mouila (Ngounié). Dans un même temps, une usine de raffinage sera construite, toujours à Kango, avec une capacité de production d’1 million de tonnes annuelles. Partenaire à 30%, l’État gabonais pariait sur l’avenir. « D’ici une décennie, le palmier à huile apportera autant de revenus que le pétrole à notre pays », déclarait alors le président Ali Bongo.

Depuis mai 2018, le pays a d’ailleurs commencé d’exporter son huile. Un navire a quitté le port d’Owendo (Libreville) avec 3000 tonnes d’huile de palme. Une « victoire » pour le gouvernement qui n’entend plus dépendre du seul pétrole et des fluctuations du marché. Autre argument, et non le moindre, l’emploi et la lutte entreprise contre l’exode rural. Cette culture doit à terme fournir du travail à quelques 5000 personnes.

Mais il se posait néanmoins d’autres questions. A commencer par l’impact environnemental. Le Gabon a toujours affiché son souci de préservation, et même un rôle planétaire. Les coupes dans la forêt inquiètent. Et certains pays, à l’image de la Norvège, veulent éliminer progressivement l’huile de palme dans leur politique relative aux biocarburants. Par souci de conservation écologique.

Une véritable bataille s’est donc engagée. Pour les tenants de la culture, le Gabon a mis en œuvre un plan d’utilisation des sols exemplaire. Des médias, à l’image du « National Geographic », soutiennent cette thèse. « Le pays cultive le palmier à huile à une échelle commerciale, sans toutefois causer les dommages environnementaux que subit actuellement l’Asie du Sud-Est. »


Autre point souligné, les plantations en savane, et non dans des zones forestières. Ce qui a été le cas de Mouila. Et pour finir, entre Olam et l’Agence nationale des Parcs nationaux (ANPN), cette collaboration« garantit que les projets d’huile de palme, développés au bon endroit avec la bonne gestion, peuvent préserver les forêts primaires et augmenter la production alimentaire du Gabon. » soutient encore le magazine.

Une véritable bataille de communication. Mais il semble que l’huile est encore loin d’être interdite d’importation. A lui seul, Total en achète 300 000 tonnes pour ses agro-carburants. Et l’Europe importe annuellement quelques 7, 5 millions de tonnes, usage automobile principalement. Ne plus dépendre du seul pétrole, là encore !

R.A.C

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