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Démocratie: Okomo Obame Marguerite plaide pour la conservation des acquis

Faisant suite à la transmission du Rapport du Dialogue National Inclusif par le Président de la Transition, Président de la République Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, la Présidente du Congrès pour la Démocratie et la Justice (CDJ), a interpellé le Premier ministre chef du gouvernement sur des faits qui interrogent sur la vitalité de notre démocratie.

Quand elle parle de démocratie au Gabon, Okomo Obame Marguerite, Présidente du CDJ, estime que la résolution de confier à nouveau l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur n’émane pas de la volonté des Gabonais qui, dans leurs propositions ayant servi de base de travail aux commissaires au Dialogue National Inclusif, n’avaient pas proposé le retour à cette opinion étant donné le passif de cette entité totalement dépourvue d’impartialité. Les Gabonais se souviennent encore de 2016, lorsqu’un certain Ministre de la République a
déclaré que : « tant qu’il sera Ministre de l’Intérieur, un opposant ne va jamais gagner les
élections ».

C’est donc une résolution à laquelle les Gabonais ne s’attendaient certainement pas.  » Je ne peux pas rester silencieuse devant de telles recommandations et autres abus tenant lieu de recul démocratique « , a déclaré Okomo Obame Marguerite, dans une correspondance – analyse politique transmisse au Premier ministre.

Il faut dire que ce soit par son pouvoir au sein de sa formation politique, ses convictions, ses prises de parole ou sa médiatisation, Okomo Obame Marguerite s’est imposée comme une personnalité emblématique de la scène politique gabonaise.

Et c’est en ses qualités de Ancien Membre du Bureau de la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), Experte Electorale, et Observatrice Internationale des élections de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) /Electoral Institue for Sustainable Démocratic (EISA) et l’Union Africaine, Président du Congrès pour la Démocratie et la Justice, membre du groupement politique Union des forces pour l’Alternance (UFA) et de la plateforme politique PG41 , parti politique qu’elle a adhéré très jeune ( 24 ans), qu’elle tire la sonnette d’alarme.

PROBLÉMATIQUE :

La problématique tourne autour des questions suivantes :
– Pourquoi confier à nouveau l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, une entité généralement inféodé au pouvoir, alors que l’une des recommandations sorties des Accords d’Arambo tenait à la mise en place d’un organe autonome et indépendant ?
– Quelles garanties sur la question de la politisation de l’administration ?
– comment réellement comprendre la suspension des activités des partis politiques qui ont toujours milité pour la véritable libération du Gabon?
– Quel recul démocratique au regard de ces acquis ?
– Où allons-nous exactement ?
– Que faisons-nous de la coopération électorale signée et ratifiée par le Gabon ?
– De quels acteurs
institutionnels s’agit-il ?

CONTEXTE DE LA CORRESPONDANCE AU PREMIER MINISTRE:

Pour Okomo Obame Marguerite, il faut être aveugle pour ne pas voir que des nuages de plus en plus noirs s’accumulent dans le ciel de notre jeune démocratie. « J’ai suivi, écœurement sur la chaine de télévision nationale Gabon première, le mardi 30 avril 2024, la lecture du Rapport général sanctionnant les travaux du Dialogue National Inclusif par madame le Rapporteur Général sur une prétendue suspension des partis politiques d’une part, le retour de l’organisation des élections exclusivement au Ministère de l’Intérieur d’autre part « , a-t-elle déclaré.

Okomo Obame Marguerite affirme que par déontologie politique et par respect
des principes démocratiques dans leurs applications les plus élémentaires, le CDJ respectueux des institutions, ne s’accorde pas avec la commission politique sur la recommandation relative
à la suspension des partis politiques.
De plus l’acharnement contre les partis politiques ne se justifie pas en période de
transition dans la mesure où tous les partis ont salué, félicité le coup d’Etat.

Toute la classe politique a été unanime de l’acte qui a été posé par nos compatriotes des Forces de Défense et de Sécurité pour libérer le Pays.

Aussi, la Présidente du CDJ rappelle que la Conférence Nationale, Assemblée de tous les partis et associations politiques gabonais avait pour but de mettre fin au monopartisme et de prôner le retour au multipartisme en vigueur de 1960 à 1967. L’objet visé était le retour d’un Etat de droit moderne et démocratique. Les actes de la conférence nationale ont acté le multipartisme intégral, les modalités et les conditions de l’alternance politique au sommet de l’Etat. […] L’article 6 de la Constitution de la République de 1991 stipule que : « Les partis politiques et les groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement, dans le cadre fixé par la loi. Selon les principes de la démocratie et du multipartisme ».

La leader politique rappelle également que les Accords de Paris de 1994, résultent d’un processus amorcé à Libreville suite à « l’appel de la
paix des braves » lancé par Maitre Pierre-Louis ANGONDJO OKAWE, Président du parti gabonais du progrès (PGP) puis poursuivis à Paris, et enfin conclu à Libreville en octobre 1994, entre la majorité au pouvoir et l’opposition regroupée au sein du Haut Conseil de la Résistance (HCR). On retient plusieurs acquis de ces assises. Ces travaux visaient à s’harmoniser sur les moyens d’organiser des élections transparentes, notamment par la révision du Code électoral et la mise en place d’une Commission nationale électorale, ayant une juridiction sur toute l’étendue du territoire et présidée par un magistrat, président de l’un des trois Cours
(judiciaire, administrative et des comptes) ;
– de mettre à l’écart le Ministère de l’Intérieur naguère chargé de l’organisation des
élections ;
– de financer les partis politiques ayant au moins un élu à l’Assemblée Nationale, tout en retenant le principe de limiter le plafond des fonds de campagnes ;
– de rendre bipolaire les camps politiques à tous les niveaux du processus électoral
entre la majorité et l’opposition ;
– d’impliquer les Ministères techniques et les représentants des candidats en cas
d’élections présidentielles ;
– de Créer le Conseil National de la Démocratie (CND), organe consultatif et autorité morale.

Conscient du rejet que pouvait susciter dans l’opinion la décision de suspension des partis politiques, le CTRI par le truchement de son porte-parole s’est exprimé sur la question pour faire accepter cette décision impopulaire qui marque un important recul pour le Gabon.

Les autorités de la Transition ont justifié leurs décision de confier l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur par une nécessité de se conformer à ce qui se fait dans les grandes démocraties du monde. Un argumentaire balayé d’un revers de la main par la Présidente du CDJ.

En effet, à ce stade, chaque Gabonais devrait se poser deux questions. Si l’objectif du Dialogue National Inclusif était notamment de poser les jalons pour l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques, en quoi le retour de l’organisation des scrutins au ministère de l’Intérieur et la suspension des activités des partis politiques constituent-ils une avancée démocratique?

IDÉE MAJEUR :

L’enjeu principal des recommandations du Dialogue National Inclusif est de passer d’une démocratie qui louvoie à une démocratie stabilisée, consolidée, et qui, à côté des institutions fortes qui jouent pleinement leur rôle, a aussi pour garant le peuple – qui n’est plus constitué simplement de ceux sur qui s’exerce la loi, mais aussi de ceux qui veillent à ce que la règle de droit ne courbe. Aussi, la Présidente du CDJ, invite le Premier ministre chef du gouvernement à être l’interlocuteur des partis politiques auprès du Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat à une réunion avec la classe politique
nationale dans le but d éviter une crise politique dans notre pays dont le Gabon n’en pas besoin en cette période de transition.

Pour conclure, Okomo Obame Marguerite rappelle que chaque citoyen Gabonais à une responsabilité vis-à-vis de son pays. Il est de notre devoir de consolider nos acquis démocratiques.

La rédaction

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